Comme promis par Emmanuel Macron en octobre dernier, le Premier ministre a présenté à Lille ce vendredi l'ambitieux plan anti-Radicalisation prévu par le Gouvernement pour faire reculer la menace terroriste implantée sur le sol français.
Il faut dire que jusqu'à aujourd'hui, le plan d'attaque de l'Exécutif était particulièrement attendu. Des mois de préparation et un travail de longue haleine qui aura débouché au bout du compte sur 60 mesures visant à en finir avec la "radicalisation islamique" en France. Bien sûr, loin des limites des deux premiers plans mis en oeuvre en la matière depuis quatre ans, l'approche privilégiée par le Gouvernement s'est cette fois-ci voulue globale pour ne négliger aucun aspect.
Sécurité intérieure, Justice, Éducation, Santé, Fonction publique, Sport, ou encore Numérique, ce sont donc de nombreux acteurs que l'Exécutif a décidé de mettre à contribution pour veiller à la bonne tenue de son ambition.
Prévenir pour mieux protéger
Dans l'ensemble, le mot d'ordre qu'a voulu faire passer Edouard Philippe en présentant ce plan national tient en une phrase, "prévenir pour protéger". Dans cette optique, le maillage de détection des individus radicalisés a été étendu pour permettre de les repérer beaucoup plus tôt. Réseaux sociaux, clubs sportifs, établissements psychiatriques ou encore écoles, pour ne citer que ceux-là, serviront désormais de sources d'informations essentielles pour l'Etat.
À côté de cela, l'Exécutif entend mettre en œuvre des outils efficaces pour lutter contre la banalisation du complotisme en milieu éducatif. L'éducation deviendra donc systématique autour de la question de l'information. De plus, le Premier ministre a apporté son soutien au renforcement du contrôle des écoles hors contrat dont il préconise une unification et une mise à jour du régime de déclaration.
Quant au milieu carcéral, le Gouvernement prévoit la création de 1500 places en quartiers étanches dont 450 d'ici à la fin de l'année exclusivement dévolues aux "détenus radicalisés". Quatre quartiers d'évaluation de la radicalisation, deux quartiers de prise en charge des personnes radicalisées, et trois centres de prise en charge individualisée verront ainsi le jour.
Du côté de la Fonction publique, Gérald Darmanin aura la lourde tâche de produire d'ici à juin des propositions sur la possibilité d'écarter des agents qui présenteraient des risques d'engagement dans le processus de radicalisation et qui pourraient user de leur position pour influencer le public avec lequel ils sont en contact.
Des pans du programme contestés
Il faut dire que malgré les nombreux éléments nouveaux qui aspirent à être mis en oeuvre dans le plan affiché par le Gouvernement, certains responsables politiques déplorent déjà que les régions n'aient pas été associées au projet afin de lui donner une portée beaucoup plus efficace sur certains domaines. En Île-de-France, on pense ainsi à la possibilité d'enrichir davantage les mesures annoncées par le chef du Gouvernement.