La plus grande ferme de France ouvre ses portes à Paris du 24 février au 4 mars ! Hier, samedi 24 février 2018, Emmanuel Macron s'est rendu au salon de l'Agriculture, comme il est de coutume chaque année en France. Un rendez-vous très attendu de la part du monde rural qui souhaitent interpeller le chef dEtat sur plusieurs dossiers brûlants : Le glyphosate, le plan loup, le Mercosur, les prix bas et la PAC. Face à une foule agitée, le président de la République française a tenté de répondre point par point aux agriculteurs, tantôt sous les applaudissements, tantôt sous les sifflets.
Macron veut discuter "droit dans les yeux"
Pour cette 55e édition du salon de l'Agriculture, Emmanuel Macron est bien décidé à prendre les préoccupations des agriculteurs à bras le corps et à faire face, même aux "siffleurs" mécontents : "J’ai vu des gens me siffler à 500 mètres. J’ai cassé les parcours et les codes pour me positionner devant d’eux et ils se sont arrêtés de siffler. Par la suite, on s’est expliqué." Un peu agacé par cette accueil houleux, il assure tout de même "ne vouloir laisser personne sans solution".
En première ligne de mire, le glyphosate. Parmi les enjeux économiques et technologiques majeurs qui ont été abordés, le sujet de la transition vers moins de pesticides est une des préoccupations majeures des agriculteurs.
Le gouvernement a promis un nouveau plan et de "nouvelles solutions à venir". Egalement, il sera question du nouveau projet de loi qui permet de rééquilibrer la valeur des prix en faveur des agriculteurs, et interdire les promotions exceptionnelles comme cela a été le cas avec la polémique Nutella. Et concernant la prochaine politique agricole commune (PAC), Emmanuel Macron souhaite "un mécanisme de garantie de prix minimum pour les éleveurs européens."
Les accords Mercosur
Celui qui voulait battre le record du temps passé au salon de l'Agriculture pour un président, a été plusieurs fois chahuté dans sa journée marathon de 12h30.
Arrivé avant les visiteurs, il repartira après la fermeture, de quoi prendre le temps d'échanger avec les principaux protagonistes, excédés par leurs conditions de travail en France. Les syndicalistes agricoles déguisés en bœufs ou poulets aux hormones contestent les accords avec le Mercosur, un libre-échange entre l'UE et certains pays d'Amérique du sud (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay).
En effet, les agriculteurs français manifestent leur inquiétude craignant l'importation massive de viande bovine et de volaille sud-américaines sur le territoire français. "Ne vous inquiétez pas, je serai intraitable. Je ne sais pas si cet accord sera conclu, mais nous devons valoriser notre production", avance le président.
Les agriculteurs crient "au loup"
En continuant son chemin dans les allées du salon, Emmanuel Macron doit rassurer un à un les agriculteurs, comme ces éleveurs de brebis qui pestent de devoir ramasser chaque jours des cadavres de leurs bêtes, dévorées par les loups. Réponse su chef d'Etat : "Nous allons renforcer les moyens de protection dans certaines zones et déplacerons les loups" Une réponse qui n'a pas convaincu les agriculteurs qui ont ironisé : "On ne déménage pas un loup aussi facilement !"
L'investissement et l'accessibilité du président ont été somme toute appréciés par les agriculteurs hier, néanmoins ils restent dubitatifs.
Les agriculteurs français attendent des résultats rapides et concrets de la part du chef d'Etat, car le monde agricole français court à sa perte et certains agriculteurs n'ont même plus la force de venir protester. Emmanuel Macron va-t-il prendre au sérieux toutes ces préoccupations ? Va-t-il réellement trouver des solutions rapides pour apaiser le métier et le rendre plus praticable en France ? A suivre...