Après le marathon éprouvant de l'année 2017, le gouvernement s'est engagé en 2018 dans un véritable sprint visant à transformer en profondeur l'action de l'État et du service public.

À voir ainsi courir l'Exécutif dans ses réformes, on pourrait un instant croire comme l'affirment certains responsables syndicaux qu'Emmanuel Macron a une dent contre les services publics. Mais loin de là, il faut dire que les Français attendent les résultats avec beaucoup d'impatience. Et s'ils se montrent jusqu'ici relativement bienveillants, la situation pourrait bien ne pas durer.

L'Exécutif en a pleinement pris conscience en ce début d'année, notamment avec la forte crise des établissements pénitentiaires ou encore les tensions montantes autour de la question des hôpitaux et des EHPAD.

Le président de la République a donc décidé de précipiter un certain nombre de réformes qui devraient, à terme, doter les services publics d'une meilleure capacité d'action sur les sujets qui préoccupent l'opinion publique française.

Le gouvernement souhaite une action publique plus moderne

Dans sa démarche pour le moins singulière, Emmanuel Macron a tout d'abord voulu faire tomber le tabou autour de la nécessaire transformation de la fonction publique. Les grandes lignes du projet porté par Gérald Darmanin visent ainsi une meilleure organisation des services et une redéfinition des missions des agents publics dans un monde où le numérique couvrira une grande part des opérations.

Par la suite, le Gouvernement s'est attaqué à la problématique de la Santé où Agnès Buzyn a lancé une vaste concertation avec l'ensemble des acteurs du milieu médical dans le but de redonner aux hôpitaux les moyens de faire décemment leur travail. Du côté de la SNCF, le Gouvernement entend s'inspirer en partie du rapport Spinetta pour remettre de l'ordre dans un réseau ferroviaire français pour le moins vétuste.

Pas sûr pour autant que toutes ces bonnes intentions suffisent véritablement à rassurer des syndicats très remontés.

Le risque de la privatisation des services publics qui plane

Et pour cause, beaucoup de syndicats, et notamment la CGT, voient d'un mauvais œil l'augmentation de la part de contractuels envisagée pour soutenir les services publics en remplacement des fonctionnaires.

On redoute que la porte ne s'ouvre sur une précarisation des agents de l'État. Même constat du côté de la SNCF où le statut de cheminots pourrait à terme être menacé. Mais, au Gouvernement, on l'assure, l'objectif est de redonner sa place au ferroviaire français tout en prenant en compte la complexité du terrain. Les négociations promettent donc d'être particulièrement serrées dans les prochaines semaines. Entre temps, le Chef de l'Etat est attendu sur le terrain de l'agriculture en cette fin de semaine.