Nicolas Hulot, Gérald Darmanin, les affaires nourries autour des deux ministres du Gouvernement d'Édouard Philippe interrogent jusqu'au sommet de l'État sur l'attitude à adopter face à la rumeur et la dénonciation dans une sphère politique en pleine effervescence.

Candidat à la présidentielle 2017, Emmanuel Macron avait pu assister à l'effet dévastateur que peut avoir auprès de l'opinion publique la circulation d'une rumeur qu'elle soit fondée ou non. Alors, même si la marche de manoeuvre n'est pas aisée entre les dénonciations qui se succèdent autour des ministres de la transition écologique d'une part et de l'action et des comptes publics d'autre part, pas question pour le Gouvernement de laisser planer le doute sur l'intégrité de ses membres mis en cause.

Une confiance renouvelée et l'affichage d'une certaine sérénité face à ce que l'Exécutif estime aujourd'hui être, sans la nommer, la politisation de la libération de la parole de la femme.

Le Gouvernement vent debout contre la rumeur et les attaques

Face aux révélations pour le moins controversées du journal l'ebdo faites la semaine dernière au sujet du ministre d'État Hulot, de nombreux membres du Gouvernement dont la secrétaire d'État en charge de l'égalité Femme-Homme, Marlène Schiappa, ont appelé à l'apaisement de ce qu'ils estiment être l'acharnement de la justice médiatique. Même son de cloche ce jeudi après l'annonce du dépôt d'une nouvelle plainte contre Gérald Darmanin. Pour Édouard Philippe, les Médias se doivent donc de laisser la justice faire sereinement son travail, sans emballement.

Bien qu'il reconnaisse toute la pertinence des contre-pouvoirs et notamment celui de l'information, l'Exécutif assume donc pleinement son refus de voir un pouvoir se substituer à un autre : la justice dans le cas d'espèce.

Emmanuel Macron en maître des horloges

Et si depuis le début des affaires qui secouent l'Exécutif, le Gouvernement fait l'objet d'une forte pression de la part de l'opposition qui invoque les cas Bayrou et Ferrand pour la mise à l'écart de Nicolas Hulot et Gérald Darmanin, il n'en sera rien pour le moment. Emmanuel Macron a toujours assumé d'être celui qui décide du temps de ses actions, et malgré la situation en cours, la position du Chef de l'État n'a pas vraiment évolué.

Plus encore, on estime à l'Élysée comme à Matignon que l'État ne peut se permettre de céder à la République du soupçon, car cela pourrait à terme déboucher sur une incapacité d'action du Gouvernement.