Interrogé lors de son déplacement en Inde sur l'annonce faite par Donald Trump de rencontrer le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, Emmanuel Macron a marqué sa réjouissance, tout en notant sa prudence à la perspective d'un dialogue direct entre les deux leaders pour le moins atypiques.
Il faut dire que depuis son accession à l'Elysée, le dossier nord-coréen fait partie des rares sujets internationaux sur lesquels le président Macron s'exprime peu, voire pas du tout. Hormis quelques appels pondérés en direction de la Chine et de la Russie pour une tenue en laisse un peu musclé de Pyongyang, le Chef d'État français veille à se tenir à distance respectable du risque de conflit nucléaire le plus délicat depuis la crise de Cuba.
Et si Emmanuel Macron s'était permis un léger recadrage au discours de Donald Trump devant les Nations Unies en juillet dernier, il ne semble pas pour l'heure plus intéressé d'engager la France dans un nouveau front de conflit, tant elle a déjà à faire en Syrie et au Sahel.
Une nouvelle rassurante pour Macron
La nouvelle d'un dialogue franc et direct entre Trump et Kim Jong-un est donc arrivée dans les oreilles du président français, comme dans celles de nombreux dirigeants du monde, tel du pain béni. Un moyen de faire enfin redescendre la tension après des mois de provocations, d'insultes et d'invectives. Il faut dire qu'une telle perspective était encore impensable il y a quelques semaines avec le milliardaire américain qui promettait de raser la Corée du Nord de la carte, tandis que le chef du régime nord-coréen plaçait son pays au rang d'un «Etat nucléaire».
Et s'il ne compte pas s'inviter dans les discussions entre Pyongyang et Washington prévues en mai sans plus de détails, Emmanuel Macron promet toutefois de garder un regard exigent sur le dossier. Éviter à tout prix une escalade des tensions, voilà ce qu'on espère du côté de l'Elysée.
Méfiance et exigence envers la Corée du Nord
Bien sûr, si la communauté internationale et la France appellent au dialogue, ce n'est pas dire que la Corée du Nord aura toutes les cartes en main. Entendu de la dénucléarisation du territoire nord-coréen serait à l'ordre du jour des discussions, le président Macron tout comme le premier ministre japonais Shinzo Abe espère obtenir de véritables avancées de la part de Kim Jong-Un. Méfiance et prudence donc à quelques semaines d'un sommet qui s'annonce pour le coup historique.