Ce jeudi 15 Mars, plusieurs organisations syndicales appellent les retraités français à descendre dans la rue pour exprimer leur mécontentement face à la baisse de leur pouvoir d'achat depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir. C'est surtout la hausse de 1,7% de la Contribution Sociale Généralisée (CSG) début 2018 qui attise les foudres des plus anciens. Mais les seniors les moins aisés financièrement vont-ils réellement perdre de l'argent cette année ?

La hausse de la CSG ne concerne-t-elle que les Français les plus riches ?

Sur la fiche de pension de retraite, le taux de CSG est passé de 6,6 à 8,3% en Janvier.

Mais le gouvernement assure que cette hausse ne vise que 6 retraités sur 10. En effet, elle concerne seulement ceux dont le revenu fiscal de référence dépasse un certain seuil : 14 404 euros pour une personne seule et 22 095 euros pour un couple. En dessous de cette limite, le taux de CSG reste inchangé à un niveau réduit de 3,8%. Quant aux Français les moins aisés, ils en seront toujours exonérés.

Mais le critère du revenu fiscal de référence n'est peut-être pas le seul élément à prendre en compte, même si le gouvernement s'en défend. En effet, une personne propriétaire de son logement n'a, par exemple, pas les mêmes frais ni les mêmes charges qu'un locataire. Mais ici, l'Etat refuse de faire la différence.

Ce sont donc les retraités faisant partie de la classe dite 'moyenne' qui verront leur pouvoir d'achat directement impacté par la hausse de la CSG.

La suppression de la taxe d'habitation va-t-elle réellement servir de compensation ?

Comme promis lors de la campagne électorale l'an dernier, Emmanuel Macron souhaite toujours supprimer progressivement l'un des impôts qui pèse le plus lourd dans les finances des Français : la taxe d'habitation.

Mais dans les faits, tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne, y compris parmi les retraités. En effet, ceux qui en étaient déjà exonérés continueront de l'être et d'autres, dont les pensions mensuelles ne dépassent pas un certain niveau, verront leur taxe d'habitation diminuer sans hausse de la CSG, qui restera au taux réduit de 3;8%.

Les Français se trouvant dans ce cas seront, pour l'instant, les seuls véritables gagnants de la réforme.

En revanche, pour les classes moyennes, la diminution progressive de la taxe d'habitation - de 30% en 2018 - ne suffira pas à combler les pertes dues à la hausse de la CSG cette année. Enfin, les retraités les plus riches continueront de payer leurs impôts locaux en totalité tout en subissant l'augmentation de la Contribution Sociale Généralisée.

Le pouvoir d'achat également impacté par la hausse des prix

Pour défendre sa réforme, le gouvernement évoque aussi la baisse des cotisations salariales pour les actifs, ainsi que la hausse de la prime d'activité dont bénéficient de nombreux Français.

Mais les retraités ne sont pas concernés par ces nouveaux avantages. En revanche, ils verront leur pouvoir d'achat diminuer suite aux augmentations de nombreux prix décidées ces derniers mois : carburant, tabac, mutuelles, autoroutes, électricité, gaz,... Par ailleurs, pour les syndicats, les revalorisations minimes et récentes des petites retraites et de l'allocation de solidarité aux personnes âgées ne sont que de la poudre aux yeux, et ne représentent qu'un gain de quelques dizaines d'Euros par an.

Par ailleurs, selon les données de l'INSEE, le pouvoir d'achat des seniors a pourtant régulièrement augmenté depuis 2010. Mais cela s'explique par des pensions plus élevées touchées par les nouveaux retraités, souvent plus qualifiés que leurs aînés.