Cela fait maintenant bientôt un an que le Front National est dans la tourmente. Il y a eu la défaite de Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle en Mai dernier, la démission de cadres du parti comme Florian Philippot et les mises en examen de plusieurs élus soupçonnés d'emplois fictifs au Parlement européen. La formation d'extrême droite, créée en 1972, a donc désormais pour objectif de se remettre sur les rails pour les prochaines échéances électorales. Hier à Lille lors d'un nouveau congrès, il fallait refonder le FN de fond en comble, en commençant par lui trouver un nouveau nom, qui sera le Rassemblement National.

Marine Le Pen espère notamment faire oublier son débat raté face à Emmanuel Macron, les ennuis qui pèsent sur les finances du parti, ou encore la place importante prise par sa nièce Marion.

Par ailleurs, les statuts du mouvement, qui n'avaient pas été retravaillés depuis 1972, ont été réécrits et adoptés à 79,7% par les militants. La fonction de président d'honneur, qu'occupait Jean-Marie Le Pen depuis 2011, a ainsi été supprimée, écartant définitivement ce dernier des instances dirigeantes du Front National, dont il s'était déjà éloigné en 2015 avant de présenter ses propres candidats aux législatives l'an dernier. Rappelons que le 09 Février, la cour d'appel de Versailles avait confirmé son exclusion du parti suite à des propos tenus sur la Shoah, tout en lui permettant de conserver son poste de président d'honneur.

Cette dernière fonction lui file donc entre les doigts.

Un invité particulier

Parallèlement, les congrès organisés par les partis politiques sont souvent l'occasion d'inviter des "homologues" étrangers. Hier, c'est Steve Bannon, le conseiller principal de Donald Trump, qui était la star de la journée. Même si le président américain n'a jamais montré de sympathie particulière pour Marine Le Pen, le symbole est important suite à la récente visite aux Etats-Unis de Marion Maréchal, accueillie en vedette le mois dernier à Washington.

Mais tout ne s'est pas déroulé comme Marine Le Pen le prévoyait. En effet, au cours de son discours de ce dimanche face aux membres du Front National, Steve Bannon n'a eu de propos que pour la nièce de la présidente du parti, qu'il a couverte de compliments, sans un mot pour sa tante. Le mauvais niveau d'anglais de la traductrice désignée n'a pas arrangé les choses...

Marine Le Pen, toujours à la tête du parti

Le congrès du Rassemblement National a également été l'occasion de désigner celle ou celui qui tiendra les rênes du parti ces prochaines années. Marine Le Pen était la seule candidate à sa succession, recueillant ainsi logiquement 100% des suffrages exprimés. Mais certains ont refusé de voter pour elle "par principe", déplorant l'absence d'adversaire. Un peu moins de 3% des votes ont ainsi été déclarés blancs ou nuls.

Les militants du FN ont aussi eu à désigner les 100 membres du Conseil national de leur parti, appelé auparavant Comité central. Mais malgré la volonté de refonder le mouvement, l'équipe dirigeante est sensiblement identique à celle des dernières années.

On y retrouve Louis Aliot, le compagnon de Marine Le Pen, mais aussi sa garde rapprochée comme Steeve Briois, David Rachline et Sébastien Chenu. Des cadres historiques ont également été reconduits, comme Bruno Gollnisch et Marie-Christine Arnautu. En revanche, aucune trace de Marion Maréchal-Le Pen. Cette dernière s'est retirée de la vie politique en 2017 pour rejoindre le privé après avoir décliné l'offre de sa tante, qui lui avait proposé de prendre une place importante dans la campagne présidentielle.