Invisibles depuis le début de l'emballement médiatique autour des propos polémiques tenus par Laurent Wauquiez il y a deux semaines, les vieux sages du parti Jean-Pierre Raffarin et Alain Juppé sont sortis cette semaine de leur silence pour s'offusquer de la conduite "désastreuse" du nouveau patron LR.
C'est bien sûr le maire de Bordeaux qui le premier a décidé de sortir du bois pour s'exprimer enfin. Objectif affiché, remettre les pendules à l'heure et rétablir la vérité face aux nombreuses "fake news" balancées ça et là par le président de Région Auvergne-Rhône-Alpes à son égard.
Il faut dire que l'édile girondin en a pris pour sa panse avec les attaques de Wauquiez sur sa gestion financière de la ville.
Des remarques qui n'ont visiblement été du goût de l'ancien premier ministre chiraquien. Alors, dans un point presse organisé à son Hôtel de ville lundi, Alain Juppé a pris le temps de marquer ses distances avec le patron Les Républicains en estimant qu'il le jugera "sur les idées... quand il y en aura!". Quant aux accusations lancées contre lui, il les a balayées du revers de la main les qualifiant de "lamentables" et "d'une vulgarité extrême".
Un discours "populiste" qui fâche Raffarin
De son côté, Jean-Pierre Raffarin s'est dit amèrement choqué par le discours de Laurent Wauquiez empreint selon lui de "mots grossiers", "d'attaques personnelles", mais aussi "d'idées simplistes".
Pas vraiment de quoi le rassurer alors qu'il constate depuis un moment une dérive au sein de sa famille politique. Le retraité politique de la droite lance donc un appel solennel au patron des Républicains l'appelant à "plus de sagesse et plus de calme" à l'avenir.
Pas de départ du parti LR à l'ordre du jour
Bien sûr, si les deux hommes politiques signifient leur courroux à l'égard de l'attitude adoptée par le nouveau chef de la droite, hors de question pour eux de rendre à l'heure actuelle leur tablier au parti.
Mais déjà, chacun trace ses lignes rouges. Pour Raffarin, il attend de voir d'ici à la fin de l'année la position que prendront Les Républicains sur la question de l'Europe. Dans le cas d'un engagement sur "une voie souverainiste", l'ancien sénateur promet d'aller voir ailleurs et notamment auprès d'Emmanuel Macron.
Voilà donc Laurent Wauquiez prévenu ! Il sait désormais sur quel pied danser s'il souhaite s'affranchir de la dernière couche de la droite qui lui oppose encore de la résistance.