Emmanuel Macron a terminé sa visite d'Etat de trois jours à Washington sur le terrible constat d'une ligne dure poursuivie par son homologue américain Donald Trump au sujet de l'accord sur le nucléaire iranien... Le chef de l'Etat souhaite désormais se muer en médiateur impartial pour l'ouverture d'un nouvel accord dans les prochaines semaines.
Le déplacement du président français était pourtant bien marqué du sceau de la conquête des Etats-Unis et de Donald Trump. Et même si beaucoup d'acteurs internationaux le voyaient mal convaincre le milliardaire, il subsistait l'espoir de voir la position de celui-ci s'adoucir.
Sur le dossier du nucléaire iranien, il n'en sera visiblement rien du tout, avec un président américain campé sur ses positions et plus que jamais décidé à plaire à son électorat.
En effet, Emmanuel Macron l'a concédé lors de la conférence de presse de clôture de sa visite, il ne sait rien à l'heure actuelle des projets de son homologue américain sur le sujet. Il ne peut qu'espérer une décision le 12 mai ne soit pas de nature à générer de nouvelles tensions dans la région.
Rester lucide vis-à-vis de Donald Trump
Toutefois, le Chef d'Etat français se veut pragmatique. Il considère déjà, en son fond propre, que Donald Trump va se débarrasser de l'accord signé en 2015 sous l'impulsion d'Obama, pour des questions de politique intérieure.
De quoi l'inciter à pousser la sonnette d'alarme pour la préparation d'un nouvel accord.
La France entend à cet effet jouer les médiateurs pour obtenir que le JCPOA soit complété par de nouveaux volets donc un sur la vision du nucléaire en Iran à long terme, un autre son programme balistique, ainsi qu'un sur l'influence grandissante de Téhéran au Moyen-Orient entre Syrie, Irak et Yémen.
Eviter l'escalade des tensions
Emmanuel Macron a donc appelé les pays de la Région, l'Iran, l'Union européenne, mais aussi la Russie et la Turquie à venir à la table des négociations prendre leurs responsabilités pour sortir d'une crise annoncée. Une proposition d'ores-et-déjà rejetée par bon nombre d'acteurs du dossier dont Téhéran, Moscou, mais aussi Bruxelles.
Pour Pékin et Berlin, la réponse se veut plutôt nuancée, tandis que Londres dit son adhésion au plan de Paris.
Des positions qui pourraient bien évoluer en cas de sortie réelle des Etats-Unis dans deux semaines. Le président français peut toutefois se réjouir d'avoir séduit le Congrès américain tout en taclant certains pans de la politique de Donald Trump, 58 ans après son illustre prédécesseur, le général De Gaulle.