Après une semaine marquée par des débats sur l'alimentation à l'Assemblée, et notamment le rejet des amendements posés pour l'interdiction du glyphosate à l'horizon 2021, les verts de La République En Marche désespèrent de voir les promesses écologiques d'Emmanuel Macron abandonnées au pied du mur.

Et pourtant, Emmanuel Macron avait, dès le début de son mandat, tenté d'apporter les gages de son engagement. Nicolas Hulot à la Transition écologique, la France en porte-étendard de l'accord sur climat après la sortie des USA, le Chef de l'Etat n'a eu de cesse de multiplier les actions et le volontarisme.

Seul problème, l'ambition nourrie par le gouvernement pour l'environnement prend beaucoup de temps à se mettre en place.

Le président de la République s’était engagé en novembre dernier à interdire l'utilisation du glyphosate dans l'agriculture sur une limite de trois ans. Mais, la promesse s'annonce difficilement tenable. Le retrait de l'herbicide sans la mise à disposition d'un substitut pourrait s'avérer désastreux pour certaines filières. Un argument de choc qui aura prévalu au moment de rejeter lundi les différents amendements portés lors des débats à l'Assemblée.

Un arbitrage de plus en plus décrié

Passé à La République En Marche aux dernières législatives, l'ancien écolo François-Michel Lambert n'en finit d'enrager de voir peu à peu les arbitrages rendus en défaveur de la cause environnementale.

Le député des Bouches-du-Rhône déplore un profond retard dans les avancées promises par Emmanuel Macron.

Pour son part, l'ancienne ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, estime que, loin des enjeux portés par la question du glyphosate, l’engagement du Chef de l'État est rapidement passé de la savante agitation en coulisses, à l'inaction.

De quoi interroger certains sur une éventuelle pression des lobbys.

L’ambition écolo de Macron se veut toujours d'actualité

Du côté de Gilles Le Gendre, on assume de ne pas pouvoir changer la machine agricole du jour au lendemain. Le risque reste réel pour certaines filières qui seraient violemment impactées par toute décision précipitée sur le glyphosate.

En plus, le porte-parole du groupe LaREM se refuse à être enfermé dans l'idée selon laquelle toute solution doit venir de la loi.

D'ailleurs si la députée Sandrine Le Feur, favorable à une inscription dans la loi, marque une pointe de déception, elle reconnaît que la feuille de route sur le long terme reste encore à établir au niveau du ministère de la Transition écologique et solidaire. Un point de vue partagé par Nicolas Hulot qui juge que l'objectif écolo n'est pas remis en cause.

Le numéro 3 du gouvernement a reçu l'assurance du premier ministre que les actions continueront d'être menées en partenariat avec les industriels pour un abandon de l'herbicide controversé à l'échéance visée.