Analyse politique sur fond de l'attaque au couteau qui a frappé la capitale française dans la soirée de vendredi dernier, le gouvernement doit faire face à la montée des critiques de la droite et de l'extrême droite sur sa gestion de la question terroriste. Un sujet sensible sur lequel le président de la République, Emmanuel Macron, a souvent été pris à défaut par ses opposants politiques.

Le sujet est encore tout particulièrement brûlant en France. Cela fait tout juste trois jours après qu'un jeune homme d'origine tchétchène s'est attaqué, au moyen d'un couteau, à des personnes au hasard dans le quartier de l'opéra, faisant un mort et quatre blessés avant d'être abattu par la police.

Et comme à leur habitude, droite et extrême-droite tentent de récupérer la séquence pour imposer à nouveau leurs propositions au gouvernement.

Une loi antiterroriste qui peine à convaincre

Dans l'entourage du président de la République, on reconnaît volonté un certain malaise avec la surenchère de la loi à laquelle certains politiques se livrent à chaque fois que survient un attentat. D'ailleurs, en signant le 30 octobre dernier la loi antiterroriste venu mettre fin à deux années d'État d'urgence, Emmanuel Macron avait assuré que les dispositions prises avec celle-ci seraient évaluées et améliorées après deux ans d'implémentation.

Hors de question donc de durcir un texte qui avait déjà suscité une levée de boucliers d'opposants à la transcription dans le droit commun de prérogatives plutôt réservées à l'État d'urgence.

Des avancées toutefois jugées insuffisantes par Marine Le Pen et Laurent Wauquiez qui en ont appelé à un traitement particulier des individus fichés S. Du côté du gouvernement, on préfère assumer la recherche de solutions crédibles qui ne risquent pas d'empiéter sur les Français.

Un déploiement sécuritaire qui prend du temps

Bien sûr, le casse-tête du gouvernement reste la mise en œuvre des moyens annoncés par Emmanuel Macron. Le Chef de l'État a en effet mis un accent considérable sur le renseignement, avec la création d'une task force à l'Elysée pour coordonner les services. Gérard Collomb rappelait à cet effet les vertus du dispositif qui aura permis d'éviter des dizaines d'attaques.

À noter aussi que le spectre de détection de la menace a été depuis quelques mois élargi dans les centres pénitentiaires, les clubs sportifs, mais aussi les quartiers, avec le déploiement annoncé de la police de sécurité du quotidien. Par contre, si le président de la République a toujours signifié sa fermeté vis-à-vis des lieux de culte qui prêchent la haine, l'État a encore du travail à faire pour véritablement convaincre de son action.