Alors que s'est ouvert lundi, lors de leur réception à Matignon, une nouvelle phase dans leur rapport avec le gouvernement, les syndicats entendent maintenir la pression et démontrer à l'opinion publique la justesse de leur action au travers d'une consultation massive des cheminots. Une opération de communication visant à redonner de la légitimité à l'action des mouvements sociaux.

Il faut dire qu'au moment où ils ont décidé de renouer le dialogue avec l'Exécutif, les syndicats entendent faire peser un rapport de force non négligeable. Élisabeth Borne l'aura bien compris en recevant ce vendredi les syndicats dits réformateurs, où les échanges seront passés à la loupe.

En effet, du côté de la CFDT et de l'UNSA, on affirme vouloir profiter de cette opportunité pour concilier la volonté ferme du gouvernement de réformer la SNCF et le souci réel du service public.

L'intersyndicale cherche une sortie par le haut

Alors, tandis que l'analyse des chiffres de la grève tend à montrer une érosion progressive de la mobilisation autour du mouvement, les syndicats ont décidé de jouer la carte de la communication audacieuse. Une consultation sera lancée auprès des cheminots entre le 14 et 21 mai prochain à l'initiative de CGT pour montrer à l'opinion publique que les acteurs du rail contestent, dans une grande majorité, la réforme engagée par le gouvernement, loin de la musique de l'action largement soutenue par les Français.

Le moment s'annonce donc décisif pour les syndicats, et plus encore pour la CGT qui joue plus que tous les autres la légitimité de sa ligne dure dans ce conflit. Un moyen de montrer les muscles face à l'action résolue du gouvernement.

La CFDT et l'UNSA sensibles à la main tendue du gouvernement

Si la CGT, FO et SUD Rail continuent de s'offusquer du manque de dialogue avec l'État, à la CFDT cheminots comme chez UNSA ferroviaire, on note quelques avancées dans les discussions avec le gouvernement.

Ce sont donc pas moins de 72 amendements qui ont été portés devant la ministre des transports.

Et déjà, on appelle à une table ronde entre le premier ministre, Edouard Philippe, et l'ensemble des syndicats pour faire le point sur les propositions qui seront au final retenues avant le passage au Sénat. D'ici là, les syndicats assurent qu'ils resteront fermes sur le maintien la pression jusqu'à l'obtention de garanties concrètes de la part de l'Exécutif. Hors de question donc de se leurrer par les promesses souvent très flatteuses venant de l'État.