Avec son discours devant le 42e congrès de la Mutualité française, Emmanuel Macron a tenté ce mercredi de mettre en lumière l'orientation de sa politique sociale dans le vaste programme de transformations qu'il ambitionne pour la France. Objectif affiché, mettre davantage l'accent sur l'efficacité des mesures mises en œuvre plutôt que miser sur le toujours plus de moyens.
Il faut dire que l'intervention d'Emmanuel Macron était tout particulièrement attendue par la classe politique française. L'occasion pour lui d'affirmer la présence réelle d'une jambe gauche dans la politique conduite par l'Exécutif.
Alors, dès sa prise de parole, le Chef de l'État a tenu à lever toute ambiguïté autour de son action.
Balayer l'esprit selon lequel il faudra toujours mettre plus en plus de moyens sur la table pour résoudre le problème, alors qu'il n'en est rien. Un appel a plutôt été lancé à la mobilisation collective et à la responsabilisation des acteurs pour un meilleur accompagnement des personnes en difficulté dans la société.
Une action tournée vers l'efficacité
Ainsi, loin de l'indignation des politiques sur la vidéo posé sur twitter par sa conseillère en communication, Sibeth Ndiaye, le président de la République assume le diagnostic qu'il pose sur les moyens mis en oeuvre pour résorber la pauvreté en France.
Et pour Emmanuel Macron, le constat est criard car s'il salue l'avancée en valeur des minimaux sociaux (+80%), il déplore le recul de l'accompagnement pour un retour en activité (-40%).
Le fondateur d'En Marche entend donc s'appuyer sur les collectivités et les partenaires sociaux pour mener une vaste réorganisation du système d'aides sociales en cours dans l'Hexagone.
Des promesses de campagne en référence
Pour la transformation qu'il compte conduire sur les questions de la santé, du grand âge, et des retraites, Emmanuel Macron s'appuie sur ses promesses de campagne, et notamment, le "reste à charge zéro" que la ministre de la santé, Agnès Buzyn, a obtenu de l'Assurance-maladie et des professionnels de santé.
Une mesure qui permettra à l'horizon 2021 d'assurer aux 95% de Français couverts par une complémentaire santé, l'accès à des lunettes, mais aussi à des prothèses dentaires et auditives intégralement remboursées.
Des annonces plutôt bien accueillies, malgré le scepticisme de ses opposants politiques sur le financement de ce mécanisme.
Quant au reste de l'agenda social, il faudra attendre le mois de juillet pour avoir la mesure de la réorganisation annoncée du système du santé entre hôpital et médecine de ville. Le projet de loi sur la réforme des retraites sera lui porté par le gouvernement en début 2019, tandis qu'un texte pourrait intervenir en fin 2019 sur la prise en compte de la dépendance comme 5e grand risque en France.