C'est dans un "café-vélo" de Strasbourg que j'ai pu rencontrer Silvio Philippe, membre de Europe Écologie Les Verts. Il nous parle de l'élection de 2019 dans une des 3 capitales de l'union européenne.

2019: Un élection avec un tremplin pour les idées écologistes?

V.N : Bonjour Silvio, tout d’abord merci d’être venu échanger avec moi aujourd’hui. Afin que les choses soient plus claires, peux-tu commencer par nous dire quels sont les enjeux, pour vous, de cette élection?

S.P: Bonjour Valentin, merci à toi ! Alors, concernant cette élection, je pense que l’enjeu est double.

Il y a d’une part un enjeu de politique écologiste qui se doit d’être menée dans l’union européenne comme cela a déjà été le cas sur la protection de la biodiversité, les pesticides, le bien-être animal, etc. D’autre part, pour ne pas se voiler la face, il y a aussi la question de reprendre pied suite aux difficultés en interne de Europe Écologie les Verts (EELV). L’élection européenne a toujours su profiter aux écologistes à travers les pays de l’union, 2019 sera surtout le moment de rappeler notre existence, nos convictions et notre projet dans lequel un grand nombre de citoyens peuvent se retrouver.

V.N : Tu as dit que cette élection est profitable en général pour les écologistes. Penses tu qu’en allant seul dans cette bataille pour les sièges d’eurodéputés, vous aurez autant de chance qu’en privilégiant l’union ?

S.P: Alors, je pense qu’en partant seul ou en ayant, ce qui est fort probable, une liste qui soit ouverte sur la société civile ou en y intégrant d’autres partis politique, c’est un moment qui va nous faire du bien. Le fait de pouvoir se retrouver en « terrain connu » sur des choses que l’on maîtrise et sur lesquelles nous sommes à l’aise et serein, est déjà enthousiasmant et nous donne la motivation nécessaire pour entamer se « combat ».

Après, on ne se cache pas qu’il y a des difficultés qui subsistent chez nous, comme beaucoup de partis politiques en ce moment suite aux 2 élections de 2017, présidentielle et législative, mais là nous espérons que c’est un moment ou nous pourrons remettre un souffle nouveau et repartir positivement sur les idées écologistes.

2019: Une élection pour le leadership de la Gauche?

V.N: La direction d’EELV souhaite se rapprocher de Génération.s , parti crée par Benoit Hamon à condition d’avoir le Leadership et une tête de liste représenté par Noël Mamère, que dites vous de ca en tant que militants?

S.P: Je pense que se sont des positions à restituer dans le processus d’organisation des Européennes, qui est un moment de débat dans le parti. Il y a eu un conseil fédéral qui se tenait le weekend du 9/10 Juin et de là, il y a eu des prises de position divergentes étalées dans la presse. Dans ce cadre-là, certaines personnes ont pu estimer qu’une liste commune avec Génération.s était la chose la plus opportune vu nos points communs.

Ce qui a été décidé ce weekend est une liste avec le nom EELV mais pouvant s’ouvrir à la société civile. Ce n’est pas une liste de fusion, mais une direction posée, pour voir qui nous rejoint sur le projet que nous portons. Il va y avoir les 16 premiers noms portés en interne dans l’ordre de candidature d’ici mi juillet.

V.N: Cette élection européenne ne serait-elle pas une bataille pour le leadership de la gauche déjà gagné par la France Insoumise?

S.P: Je ne pense pas. Il y a 4 ans, lors de l’élection municipale, j’étais candidat dans ma ville pour le Front de Gauche (Parti de Gauche, Parti Communiste Français, Ensemble), mais je votais EELV pour les européennes. Sur l’Europe, il y a une vraie ligne de démarcation entre « la gauche de la gauche » et notre projet qui se veut européen et qui s’assume européiste même.

Nous ne sommes pas dans le déni, on sait que tout ne vas pas bien dans l’UE, mais nous avons un discours critique en faisant preuve d’acte critique également à l’encontre des dirigeants européens. Cependant, nous avons un projet qui n’est pas de contestation, mais de construction où des personnes peuvent se retrouver. Alors, si sur certaines élections il peut y avoir une concurrence entre différents partis comme avec la France Insoumise, pour les européennes nos projets sont complètement différents.