L’élection d'Emmanuel Macron en 2017, les effondrements des Républicains, du Parti Socialiste et du Front National ont paradoxalement profité à Jean-Luc Mélenchon qui est arrivé quatrième au premier tour de l’élection présidentielle. Avec 17 députés, 30 pour le PS, une centaine pour LR et 8 pour le Front National à l’Assemblée nationale, Mélenchon a cru qu’il était la nouvelle voix de l’opposition, lui l’apparatchik qui passe son temps à donner des leçons à tout le monde alors qu’il n’a pas beaucoup bossé en tant que professeur à la différence de Macron, banquier chez Rothschild qui connait la vraie vie, celle de l’entreprise.

Mélenchon est un gouailleur érudit, il faut le lui reconnaître. Eructeur, insolent, jamais content, il a espéré un troisième tour social avec les étudiants. Il s’est opposé aux ordonnances de Macron. Le troisième tour n’est jamais arrivé. Il a reconnu en octobre que Macron était le boss et qu’il fallait changer de stratégie. A un moment donné, on a pensé qu’il était déprimé, ce qu'il a démenti sur les plateaux de télévision en disant qu'il était tout seul et que les syndicats ne l'ont pas suivi. Dont acte.

Que nous réserve l’opposition, et surtout Mélenchon, en 2018 ?

La machine Jupiter-Macron est en marche depuis quasiment 8 mois. Dans la 5ième République, aucun de nos présidents n’a été aussi aimé et envié à l’étranger pour sa maîtrise de la langue anglaise, celle des affaires et celle de la diplomatie anglaise.

Washington Post, The Economist, CNN, tout le monde n’a que des louanges pour la maîtrise de la langue anglaise par Macron et de sa volonté de transformer radicalement la France. L’Europe est traversée par des mouvements populistes et nationalistes, en Autriche, en Pologne, en Hongrie ; mouvements que ne renierait pas Wauquiez, LR, qui a du mal à construire une stratégie de position réelle face à Macron car quasiment 61% des membres de LR estiment que Macron a fait ce qu’il a dit, ce que n’a jamais su faire la droite quand elle était aux affaires aux temps de Chirac et Sarkozy.

Les Insoumis de Mélenchon, après les maraudes visant à apporter un peu de nourriture aux populations déshéritées, sont démunis idéologiquement face à Macron-Jupiter, se contentant de dénoncer le libéralisme à la mode américaine, alors que s’ils étaient informés historiquement (ce dont je ne doute pas de la part de Mélenchon), ils sauraient qu’aux Etats Unis, libéralisme équivaut à progrès social avec une connotation démocrate.

Le Parti Socialiste est en quasi-mort cérébrale. Le Congrès de 2018 n’apportera pas grand-chose. Il y a des candidats, dont Luc Carvounas, député d’Alfortville, pour le secrétariat national du PS. On peut penser qu’il a très peu de chance de réussir, mais en politique tout est possible. Il aura contre lui Le Foll et Najat Belkacem qui risquent de lui passer devant, mais comme d’habitude au PS, ce sont les synthèses creuses à la Hollande qui risquent de faire office de gouvernance socialiste pour les prochaines années, autant dire qu’ils sont morts et que Jupiter-Macron n’aura comme seuls opposants que Mélenchon et éventuellement Wauquiez.

2018 : quelle stratégie pour Macron-Jupiter ?

  1. Sur le plan politique il faudra regarder avec attention le canevas idéologique de Wauquiez et réagir, non pas simplement en stratégie de communication mais en actes concrets sur le terrain concernant les plus démunis d’entre nous, les marginalisés et les délaissés territoriaux. Il ne faut pas laisser d’espace à Wauquiez et l’obliger à être avec ou contre le Front National. Macron a signé devant les caméras les trois lois importantes de son début de mandat, dont le budget.
  2. Sur le plan économique il devra mettre en place des mécanismes d’évaluation des réformes entreprises concernant les ordonnances sur la réforme du marché du travail, sur la suppression de l’impôt sur la fortune en demandant de façon claire et nette aux plus riches d’entre nous qui en ont bénéficié, d’investir en France et de participer au financement des start-up. La digitalisation de l'économie française est en marche. Macron doit en parler en 2018.
  3. Sur le plan fiscal, la suppression de la taxe d’habitation en 2020 pour tous les Français, comme l’a déclaré le Président ce 30 décembre 2017, est une bonne chose. Il faut le marteler jusqu’en 2022.
  4. Le délégué général, Castaner, doit mettre en ordre de marche de façon stratégique et thématique la République en marche sur tout le territoire. C’est à ce prix que la France sera de retour sur la scène mondiale et que Jupiter-Macron pourra peut-être espérer être réélu en 2022 s’il le veut. Communiquer médiatiquement, c’est bien, mais poser des actes concrets sur le terrain, c’est de la communication active et c’est mieux.