Trois mois après le début de l’inédite grève perlée mise en place par l’intersyndicale de cheminots et malgré l’érosion lente du mouvement social, la CGT ne compte pas à céder d’un pouce devant le gouvernement. Le syndicat a en effet confirmé mercredi sa volonté de poursuivre la mobilisation continuera en juillet et en août, malgré le vote du pacte ferroviaire au Parlement.
Il faut dire que le recours systématique au rapport de force n’en finit plus entre l’Exécutif et les syndicats depuis le lancement de ce conflit en mars dernier. Le premier ministre, Edouard Philippe, avait très largement ouvert les hostilités en actant, dès le départ, un chantier à grande vitesse rondement mené pour donner le tournis aux détracteurs de la réforme.
Les représentations syndicales auront elles depuis tenté sans grand succès de faire se raviser la machine étatique. Et après de vibrants appels à la convergence des luttes restés sans réponse, Laurent Brun et la CGT veulent se tenir en embuscade en cas de regain espéré de la mobilisation. Une position clairement condamnée par la CFDT de Laurent Berger.
Une initiative qui divise l’intersyndicale
Son intention de poursuivre la bataille au-delà du calendrier initialement arrêté au 28 juin, la CGT l’a fait connaître il y a tout juste quelques jours. Une annonce qui s’est faite en dehors de toute concertation avec les autres centrales, et qui a eu le don de semer le trouble au sein d’une intersyndicale jusque-là restée très solidaire.
Si à SUD Rail, la volonté de maintenir la pression est là, on reste plus partagé sur la forme à donner à la mobilisation.
Du côté de l’UNSA ferroviaire et de la CFDT cheminots, on ne trouve pas opportun de maintenir en l’état actuel des choses un dispositif de grève. Laurent Berger a donc fait savoir sur CNEWS mercredi que la CFDT « ne fera pas grève en juillet et en août ».
Un coup sévère qui acte la fracture pure et simple d'un front uni contre la politique d'Emmanuel Macron.
La CGT sur une pente dangereuse
Invité de Jean-Pierre Elkabbach dans #LaMatinale, le secrétaire général de la CFDT s'est fendu d'une pique sur l’attitude agressive de la CGT dont il estime qu’il finira à terme par nuire à l’image du syndicalisme dans l'Hexagone.
Un message adressé sans le citer à Philippe Martinez dont certains dénoncent souvent une ligne trop dure, et même jusqu’au-boutiste.
Avec cette action, c’est en tout cas toutes ses forces que la CGT engage dans la suite de son combat. Et si les responsables syndicaux de la centrale mettent l’accent sur la volonté pour les cheminots d’obtenir des concessions dans les décrets d’application et la convention collective, des ambitions électorales sont déjà pointées du doigt pour certains politiques.