Emmanuel Macron a acté dans la soirée de mardi la prise en compte de sa responsabilité vis-à-vis de l'affaire Benalla et plaidé pour l'établissement de la vérité par les mécanismes d'enquête engagés depuis les révélations du Monde. Une séquence qui vise à porter sur le président de la République les retombées politiques d'une dérive individuelle.

Sa prise de parole était tout particulièrement attendue depuis mercredi dernier ! Elle sera finalement intervenue, de manière assez surprenante, derrière les portes de la Maison de l'Amérique latine mardi soir.

Emmanuel Macron s'est en effet exprimé devant les élus de la majorité qui s'étaient, à l'origine, retrouver pour faire le point sur une année d'activités parlementaires chargée.

Et pour cette intervention qui a largement été rapportée par des vidéos diffusées sur BFMTV, le Chef de l'Etat n'y sera pas allé par quatre chemins. S'il reconnaît les "actes inacceptables" posés par Alexandre Benalla, le président Macron assume avoir validé la décision prise par son directeur de cabinet Patrick Strzoda, auditionné un peu plus tôt par la commission des lois de l'Assemblée.

"Qu'ils viennent me chercher"

Pas question donc, pour Emmanuel Marcron, de se défausser de ses responsabilités comme le suggérait jusqu'ici l'opposition !

Le président de la République a ainsi invité ceux qui cherchaient un responsable dans cette affaire, à venir le trouver car il était le premier à blamer. Il s'est d'ailleurs dit prêt à répondre aux Français de tout dysfonctionnement dans la gestion de ses équipes.

Sa posture de chef, Emmanuel Macron assure l'assumer par beaux temps, mais aussi, par temps difficiles.

Il en a donc appelé chacun à rester dans son rôle, loin des médias et du Parlement transformés depuis le début des révélations en tribunaux politiques. Aucun doute pour le garant de la séparation des pouvoirs en France que l'émotion a largement débordé sur cette affaire.

Les responsabilités seront établies

Entre les commissions d'enquête à l'Assemblée et au Sénat, les investigations de l'Inspection générale de la police nationale, et les avancées de l'information judiciaire ouverte par le procureur de Paris, le président de la République a estimé que toute la lumière sera faite sur les tenants et les aboutissants de cette affaire devenue en une semaine la plus grave crise politique de son mandat.

Bien sûr, le Chef de l'Etat se réserve le droit de s'adresser aux Français quand il jugera le moment opportun. Une prise de parole très officielle qu'à gauche comme à droite, on réclame depuis jeudi dernier. Et cela au point d'imaginer déjà une possible audition d'Emmanuel Macron à l'Assemblée nationale. Une hypothèse dont il faudra observer l'évolution dans les prochains jours.