Auditionné par la commission d'enquête du Sénat mardi après-midi, Gérard Collomb a assuré faire la découverte de l'histoire d'Alexandre Benalla au fil des révélations de la presse. Une position que le ministre de l'Intérieur et fidèle d'Emmanuel Macron assume pour se défendre des critiques formulées dès la veille par les députés de la commission des lois.

Aucun doute pour Gérard Collomb face au parterre de sénateurs réunis en commission d'enquête pour l'interroger : au sujet d'Alexandra Benalla, il en a apprend tous les jours dans les journaux comme tout le monde.

Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur s'est même targué de connaître l'intéressé "moins que" d'autres, faisant allusion aux campagnes de ses anciens camarades socialistes.

Et si intervention politique il y a eu dans ce dossier, l'ancien maire de Lyon se dédouane de toute responsabilité. Il a d'ailleurs réaffirmé avoir par moment croisé l'ex-collaborateur de l'Elysée, pensant tout simplement qu'il s'agissait d'un « policier ». Rien à se reprocher donc de la part de celui qui a accompagné politiquement depuis les premières heures le Chef de l'Etat.

Collomb pas vraiment concerné par Benalla

Gérard Collomb a martelé avec vigueur n'avoir jamais vu le chargé de missions de l'Elysée dans son ministère.

Son téléphone, il a même proposé de le mettre à la disposition de la commission pour attester du fait qu'il n'avait aucun rapport avec l'intéressé. Il a d'ailleurs estimé en être plus éloigné que son origine politique, provoquant un grincement du sénateur PS Patrick Kanner.

Concernant la question du sénateur communiste Pierre Laurent sur les rapports entre Benalla et son chef de cabinet ministériel, Jean-Marie Girier, le proche d'Emmanuel Macron a acté qu'il n'était pas celui qui recrutait à l'Elysée.

Une position qui n'a visiblement pas manqué d'agacer un certain nombre de sénateurs.

Des explications à venir avec les syndicats

Bien sûr, le ministre de l'Intérieur a annoncé au Sénat qu'une réunion se tiendrait la semaine prochaine avec l'ensemble des syndicats de police. Objectif affiché, redonner confiance à une institution qui a été "totalement troublée par ces évènements", mais aussi, s'informer des "problèmes avec M.

Benalla" qui ont fait jour lors de l'audition mardi soir des représentants des forces de l'ordre.

Gérard Collomb demandera bien évidemment des explications sur le silence qui a prévalu sur ce dossier, et prendra bien entendu les mesures qui s'imposent. « La confusion des rôles, des missions de M. Benalla » comme évoquée par le président du syndicat indépendant des commissaires de police, Olivier Boisteaux, ne devrait plus avoir cours dans la collaboration avec l'Elysée.