Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb est attendu lundi à l'Assemblée et mardi au Sénat pour répondre de ses actions sur le dossier d'Alexandre Benalla dont il aurait eu connaissance des agissements dès le 2 mai dernier. Des auditions qui s'annoncent tendues pour le proche d'Emmanuel Macron avec une opposition qui réclame un grand déballage.
Il faut dire que les rebondissements n'arrêtent pas de s'enchaîner depuis trois jours que les révélations du journal Le Monde ont éclaté. Au cœur des interrogations, c'est le rôle du ministère de l'Intérieur, proche d'Emmanuel Macron, qui est pointé du doigt, puisque l'ancien maire de Lyon aurait été informé des faits d'agression sur des manifestants dès le lendemain selon France Inter.
S'il affirme ne pas connaître le chargé de missions de l'Elysée, le locataire de la place Beauvau assurerait avoir fait suivre l'information à l'Élysée. Une action qui n'ira pas plus loin puisque Gérard Collomb aurait pris connaissance que des sanctions avaient été prises. Il avait ainsi jugé que le sujet était «réglée», avant de voir surgir brutalement les récentes révélations des médias.
La police des polices saisie de l'affaire
Après l'Élysée, c'est donc désormais au tour du ministre de l'Intérieur d'être malmené par la presse. Trois gradés de la police ont été suspendus vendredi pour avoir tramis à Benalla des images extraites de la vidéosurveillance de la Ville de Paris. Des enregistrements que l'ancien collaborateur de l'Élysée aurait sollicité pour sa défense et dont il n'aurait pas dû disposer.
Gérard Collomb a d'ores-et-déjà sévèrement condamné les «agissements» des fonctionnaires de la préfecture de police de Paris mis en cause. Il a également tenu à souligner que les mesures étaient prises pour apporter la lumière qui s'impose sur cette affaire. Le parquet de Paris, mais aussi l'Inspection nationale de la Police nationale se sont en effet saisis du dossier.
Des auditions qui s'annoncent tendues
Mais encore, le soutien de la première heure d'Emmanuel Macron est appelé à s'expliquer devant la représentation nationale au Parlement. Une audition a été calée depuis jeudi au Sénat pour mardi, et elle autre est prévue lundi à l'Assemblée nationale par la commission des lois. Bien sûr, de nombreuses voix s'élèvent à gauche comme à droite pour réclamer sa démission.
Pour le premier secrétaire socialiste, Olivier Faure, un certain nombre de questions se posent. Entre ce qui s'est passé, ce qu'il savait réellement, ce qu'il a dit à l'Élysée, ou encore ce qu'il a été donné comme consignes, les éléments de réponses qu'il apportera permettront de juger de sa crédibilité. Mais déjà, la capacité de M. Collomb à continuer d'exercer la fonction pose question.