Journée de crise ce dimanche 22 Juillet au Palais de l'Elysée. Dans la soirée, le président de la République Emmanuel Macron a organisé une réunion avec plusieurs collaborateurs. Car depuis jeudi dernier, le parquet de Paris a ouvert une enquête - notamment pour violences et usurpation de la fonction de policier - à l'encontre d'un ancien conseiller du chef de l'Etat, Alexandre Benalla, qui a finalement été mis en examen ce week-end. C'est une vidéo révélée par Le Monde qui a déclenché la polémique. On l'y voit coiffé d'un casque et muni d'un brassard de policier, en train de frapper un jeune tombé à terre en marge du rassemblement parisien du 1er Mai 2018, lorsqu'il était encore le référent en matière de sécurité auprès du président.

Selon les informations de Libération, Emmanuel Macron a abordé le sujet de façon "très calme et hyper déterminée" ce dimanche soir, après avoir passé une large partie du week-end à préparer sa réponse. Il était entouré de quatre de ses ministres, tous concernés de près ou de loin par l'affaire : le Premier ministre Edouard Philippe, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, et le secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement Christophe Castaner. Par ailleurs, Gérard Collomb devait être auditionné ce lundi matin par une commission d'enquête parlementaire, en qui le président de la République fait toute confiance. Ce dernier a également promis qu'il n'y aurait "pas d'impunité" pour Alexandre Benalla.

A l'Assemblée nationale, où les tensions sont grandissantes, le Premier ministre a été sommé de poursuivre les réformes malgré le déchaînement médiatique de l'opposition depuis bientôt une semaine.

Réorganisation annoncée au sommet de l'Etat

Afin de tenter d'éteindre les flammes du scandale, Emmanuel Macron tient aussi à donner un signal fort en réorganisant les services du Palais de l'Elysée.

Son secrétaire général, Alexis Kohler, va devoir se pencher rapidement sur le sujet et formuler des propositions. On pense par exemple aux badges d'accès privilégié à l'Assemblée nationale ou à certains véhicules de fonction, dont profitaient de nombreux collaborateurs de l'Exécutif, comme Alexandre Benalla. Ces avantages, parfois coûteux et inutiles, outrepassent les tâches qui leur incombent.

Cinq personnes mises en examen

Dans un communiqué publié dimanche dans la soirée, le parquet de Paris a également annoncé la mise en examen de quatre autres personnes aux côtés du (désormais ex) collaborateur de l'Elysée. Il y a tout d'abord Vincent Crase, ancien réserviste de l'Armée de l'air et de la Gendarmerie, proche d'Alexandre Benalla et présent à ses côtés le 1er Mai dernier. Il a été placé en garde à vue puis soupçonné à son tour de "violences en réunion" et de "port prohibé d'une arme de catégorie B". Les trois autres personnes inquiétées sont des agents de Police qui auraient communiqué le contenu des images de vidéo surveillance des manifestations du 1er Mai à M. Benalla, bafouant ainsi le principe du secret professionnel.

Les cinq individus inquiétés par l'affaire ont été placés sous contrôle judiciaire à l'issue de leur garde à vue, et attendent les conclusions des investigations. Enfin, Patrick Strzoda, le directeur de cabinet du président de la République, a été entendu en audition libre pendant que les enquêteurs perquisitionnaient le domicile d'Alexandre Benalla. Pour sa défense, ce dernier a notamment déclaré que le casque et le brassard qu'il portait le 1er Mai dernier lui avaient été remis par un officier de Police, sans qu'il en ait fait la demande.