Un sondage Odoxa pour le quotidien Le Figaro a révélé cette semaine que la popularité d'Emmanuel Macron n'a pas pu capitaliser sur la deuxième étoile de champions du monde remportée par les Bleus dimanche dernier. Une tendance assez singulière de la cristallisation de l'image du ''président des riches'', alors que le moral des Français fait, lui, un grand bond en avant.
Aucun doute à avoir selon l'enquête d'opinion menée auprès d'un échantillon de 1005 personnes, la Coupe du monde ramenée par les Bleus en France a fait du bien aux Français, au delà de leur sensibilité politique.
Une tendance qui vient largement confirmer l'engouement et les scènes de liesse observés sur l'ensemble de l'Hexagone depuis un peu plus d'une semaine.
Toutefois, l'effervescence suscitée par cette réussite sportive n'aura pas été bien utile au président Macron. C'est tout le contraire de ce qu'avaient prédit certains observateurs, en référence à Jacques Chirac au mondial 98. Emmanuel Macron étant pourtant un véritable fan de foot et de l'OM en particulier, contrairement à Jacques Chirac qui ne semblait pas un grand admirateur de ballon rond. La vague d'optimisme qui souffle, ne bénéficie donc pas à Emmanuel Macron, mais elle pourrait bien aider à faire passer la pilule des réformes plus facilement.
Emmanuel Macron moins apprécié qu'avant
Interrogés sur leur perception de l'exercice du pouvoir par Emmanuel Macron, 61% des individus sondés estiment qu'il n'est pas un « bon président ». C'est d'ailleurs une baisse de deux points en comparaison au baromètre du 26 juin dernier. Ils sont toutefois 82% à estimer que cette victoire sportive impacte le sentiment de fierté nationale, et 74% à penser que cela fera rayonner la France.
Et si leur ressenti envers le chef de l'état ne s'améliore pas, 61% voient leur confiance en l'avenir progresser. Un constat qui ne surprend pas le président d'Odoxa, Gaël Sliman, qui estime que l'action présidentielle ne sera jugée que sur des améliorations concrètes. Les Français placent donc désormais à des échelles différentes leur bien-être et leur confiance dans la politique du gouvernement.
Le piège de la récupération politique
Pour expliquer ce phénomène pour le moins inédit, la présidente de Dentsu Consulting, Valérie Reille Soult, pense que certains Français ont vu dans le soutien d'Emmanuel Macron à l'équipe de France une tentative de "récupération". Une position largement relayée par l'opposition dont le député des Pyrénées-Atlantiques, Jean Lassalle qui fustige une attitude au détriment du "petit peuple".
Et même si Laura Flessel, la ministre des sports, a rappelé que l'initiative de l'Elysée visait un millier d'enfants actifs dans le "secours populaire" ou "les clubs d'origine des champions du monde", l'opinion s'est déjà faite son idée. Le sondage reste néanmoins "une bonne nouvelle", puisque l'Exécutif peut penser que les réformes pourront se faire plus en douceur dès la rentrée.