Dans son rapport remis vendredi au ministère de l'Intérieur, la "police des polices", sous la coupe de Marie-France Monéger-Guyomarc’h, a fait état de manquements certains sur les conditions de la présence d'Alexandre Benalla lors des manifestations du 1er mai à Paris. De légères préconisations ont été faites pour remédier à de tels dysfonctionnements à l'avenir.

Il faut dire que le déroulé précis des faits apporté par les investigations de l'IGPN était très attendu par Gérard Collomb et les commissions d'enquêtes parlementaires mises en place depuis une semaine.

L'occasion pour le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, de faire véritablement toute la lumière sur une affaire dont il a toujours assuré ignorer les tenants et les aboutissants lors de ses auditions à l'Assemblée nationale et au Sénat.

Et selon ses conclusions, aucun doute pour la police des polices qu'un haut-gradé de la préfecture de Paris a pris sur lui de satisfaire au besoin émis par Alexandre Benalla d'assister, en tant qu'observateur, au service d'ordre lors des manifestations du 1er mai. Une initiative qui n'a, à priori, fait l'objet d'aucune remontée auprès du préfet de police, Michel Delpuech, et du directeur de l'ordre public et de la circulation (DOPC), Alain Gibelin.

Des manquements de policiers avérés

Le chef d'état major adjoint de la DOPC, Laurent Simonin, n'aura en outre réclamé aucune garantie des autorisations qu'aurait du détenir M. Benalla. Il sera en plus celui qui fournira à l'ex-collaborateur de l'Elysée le sac contenant son équipement, par l'intermédiaire du commandant de police Jean-Yves Hunault.

Quant aux faits, le major Mizerski, se sera jamais senti le courage d'intervenir auprès de celui qu'il considérait être un membre important de l'Elysée.

Pas d'interrogations sur la présence de Vincent Crase ou sur la radio pour laquelle l'accompagnateur indiquera même à M. Benalla la fréquence de la police. Toutefois, l'ancien chargé de mission ne s'en sera jamais servi pour passer un message ou donner une instruction.

Bien sûr, la présence des deux hommes dans la "salle de commandement" de la préfecture au moment du débriefing de M. Collomb sera également le fait de M. Mizerski.

Deux préconisations relevées par le rapport

Pour ce qui est de l'intervention sur la place de la Contrescarpe, les CRS présents assurent avoir pensé qu'il s'agissait d'effectifs en civil venus en renfort procéder à des interpellations. Conformément aux préconisations de l’IGPN, Gérard Collomb a donc établi dans un communiqué publié vendredi deux nouvelles mesures : « le port d'un signe distinctif » et la signature « d'une convention » rattachée à une « charte » faisant étant des « obligations de l'observateur ».

Des décisions qui ont vocation à être mises en œuvre par les préfets et les directeurs généraux dès la semaine prochaine, afin de permettre la continuité de la transparence autour des actions de police. Le feuilleton politique, lui, ne semble pas parti pour s'arrêter d'aussitôt avec l'opposition qui a décidé de boycotter l'action de la commission d'enquête à l'Assemblée.