Comme annoncé depuis le fort de Brégançon où il passait ses vacances cet été, Emmanuel Macron entend poursuivre le train des réformes engagées depuis le début de son quinquennat. Le chef de l'Etat a définitivement acté la nécessité pour l'Exécutif d'inscrire sa rentrée dans la parfaite cohérence et l'intensité de la transformation profonde qu'il porte pour les Français.
Il faut dire que face à la presse réunie mercredi à l'Elysée pour recueillir les conclusions du premier conseil des ministres de la rentrée, Benjamin Griveaux a affiché la volonté d'Emmanuel Macron de ne pas dévier de sa trajectoire.
Si certains espéraient un ralentissement des réformes, le porte-parole du gouvernement aura noté l'espérance de l'Exécutif d'aborder le maximum de dossiers.
La rentrée que beaucoup estiment à haut risque pour le président de la République devrait ainsi être marquée par le passage d'une longue série de textes à l'Assemblée. Entre le budget 2019 dont les contours sont annoncés pour la fin du mois d'août et les mesures sociales attendues depuis le début de l'année, le gouvernement pourrait bien se retrouver à jouer sa toute dernière carte.
La révision constitutionnelle toujours dans le flou
Suspendue au courant du mois de juillet face à la montée de l'opposition sur l'affaire Benalla, la révision constitutionnelle reste le sujet le plus incertain de la rentrée.
Si le gouvernement semble bien décider à le maintenir dans son agenda, son ordre de programmation reste pour le moment encore très flou. Des discussions devraient se poursuivre sur la question dans les prochains jours pour déterminer le moment le plus propice pour la remettre sur la table de l’Assemblée.
En attendant, la modification de la constitution devrait se faire devancer dans les prochaines semaines par la loi Pacte à l’hémicycle.
Très attendu par les entreprises, le texte promet de favoriser l’économie sociale et solidaire, en boostant la croissance de la taille des TPE et PME afin de créer davantage d’emplois vers lesquels seront accompagnés les plus pauvres. Une ambition qui pourrait toutefois être perçue comme un nouveau cadeau fait aux riches.
Une jambe gauche en fond de toile
En effet, les attentes restent fortes sur l’équilibre social promis par Emmanuel Macron. Le plan pauvreté porté par Agnès Buzyn et annoncé pour mi-septembre devrait afficher la volonté de donner aux personnes les plus fragiles les moyens de sortir de la précarité dans laquelle elles se trouvent. Le plan hôpital devrait qu’à lui suivre à l’automne, entre octobre et novembre, avec l'objectif affiché de rendre l’organisation du système de santé plus lisible et plus adaptée.
« Je ne veux plus qu’en France, la pauvreté soit un héritage qu’on se transmet de génération en génération. » @agnesbuzyn
— En Marche (@enmarchefr) 22 août 2018
Prévenir plutôt que guérir, s'attaquer enfin aux inégalités de destin : c’est la philosophie du Plan Pauvreté qui sera présenté prochainement. pic.twitter.com/NxvVMhnRSR
Bien sûr, dans son cheminement dans cette rentrée difficile, l’Exécutif devra composer avec des associations et des syndicats alertes.
Plus aucun droit à l’erreur donc pour Emmanuel Macron qui vit sans aucun doute un des moments charnières de son mandat. Avec les résultats qui tardent toujours à se faire sentir, l’opinion pourrait bien finir par perdre patience comme l’indique le sondage publié ce mercredi par l’institut Elabe pour BFMTV.