Face aux députés de la République En Marche, Edouard Philippe a réaffirmé, ce mardi après-midi, l'engagement du gouvernement à tenir le cap des promesses faites par Emmanuel Macron aux Français durant la campagne 2017. Matignon n'entend donc pas céder à la pression de la rue, alors que dans les oppositions, on dénonce un exécutif renfermé sur lui-même.

Il faut croire que s'il rappelait, mercredi dernier, être plus que jamais attentif aux préoccupations des Français sur la hausse des prix des carburants, Emmanuel Macron ne compte pas dévier de sa trajectoire.

Le gouvernement continuera bien sur sa volonté d'appliquer des mesures fiscales pour une taxation beaucoup plus contraignante pour le diesel, tout en faisant, néanmoins çà et là, des efforts clairs pour accompagner les ménages les plus modestes.

"Tenir le cap" coûte-que-coûte

"Tenir le cap", c'est en tout cas le mot d'ordre qu'a lancé Edouard Philippe aux députés LaRem cet après-midi à l'Assemblée, alors que ceux-ci sont de plus en plus pris à parti sur la question du pouvoir d'achat des Français. Le Premier ministre l'a assuré, les coups seront durs à prendre, mais le gouvernement et la majorité devront, coûte-que-coûte, tenir bon. Il pense ainsi que la bataille se jouera sur "la cohérence, la constance et la détermination".

Pour sa part, Christophe Castaner a dénoncé les dérives qui pouvaient survenir en marge des manifestations des "Gilets jaunes". Le ministre de l'Intérieur a appelé chacun à ses responsabilités, avant d'indiquer que les forces de l'ordre veilleront à faire respecter l'Etat de droit là où le besoin s'en fera sentir. Une pointe de fermeté difficilement acceptée par les responsables politiques d'opposition qui espèrent enfin voir la contestation monter dans l'Hexagone.

Les "Gilets jaunes" déterminés à résister

D'ailleurs, du côté des "Gilets jaunes" irréductibles comme certains s'appellent déjà, on n'entend pas lâcher prise aussi facilement. Malgré les vastes opérations de déblocages des axes routiers initiées depuis lundi par les CRS, certains se disent prêts à se remobiliser sur d'autres sites afin d'user le gouvernement sur la longueur.

Le ras-le-bol fiscal semble en effet consommé dans une frange de la population qui se sent durement attaquée par l'action de l'exécutif.

Après un début d'action quelque peu timoré samedi dernier, les manifestants comptent, cette fois-ci, sur la journée du 24 novembre pour tenter de faire grossir le mouvement et forcer le gouvernement à reculer dans ses ambitions. Les appels à manifester la grogne n'arrêtent pas de se multiplier sur les réseaux sociaux depuis quatre jours, une situation à laquelle le président de la République souhaite apporter tant bien que mal des réponses concrètes.