Trois jours après un rendez-vous manqué avec Edouard Philippe, les "gilets jaunes" devraient à nouveau être absents ce mardi lors de la nouvelle rencontre annoncée à Matignon. Deux d'entre eux l'assurent, ils sont perplexes sur la volonté réelle du gouvernement de faire des gestes forts.
Il faut dire que la situation n'est pas loin de devenir impossible ! Dans un entretien sur LCI ce matin, le porte-parole du mouvement, Benjamin Cauchy, a assuré que les membres modérés du collectif des "gilets jaunes" se trouvaient en incapacité d'aller à la rencontre du Premier ministre pour d'éventuelles négociations : une nouvelle qui vient refroidir l'exécutif dans sa perspective de main tendue.
Pour motiver cette nouvelle volte-face pour le moins surprenante, le représentant du mouvement a mis en avant la volonté du collectif de ne pas servir de marionnette à des fins de communication du gouvernement.
Des menaces entre "gilets jaunes"
Mais encore, après avoir pourtant reproché vendredi dernier aux huit anciens communicants auto-clamés des "gilets jaunes" leur absence au rendez-vous pris avec Edouard Philippe, M. Cauchy a évoqué, à son tour, de violentes menaces de mort subies par les représentants disposés à dialoguer avec les autorités. Des menaces particulièrement sérieuses et qui sont le fait d'autres "gilets jaunes" clairement radicalisés. C'est en tout cas, de l'avis de l'autre figure de la mobilisation, Jacqueline Mouraud, une frange dure et radicale de la mobilisation qui se veut totalement réfractaire à toute avancée et initiative de sortie de crise.
L'exécutif bien embarrassé
Désormais, voilà le gouvernement bien embarrassé de se trouver des interlocuteurs crédibles et suffisamment représentatifs du mouvement. Si on dit la porte toujours parfaitement ouverte du côté de Matignon, beaucoup de politiques estiment que le prémisse d'un dialogue devra tout d'abord passer par l'annonce de gestes forts de la part du président de la République Emmanuel Macron.
En entretien avec les responsables des forces politiques vives représentées à l'Assemblée nationale, le Premier ministre tente en tout cas de montrer que l'exécutif est bien à la manoeuvre et qu'il est beaucoup plus à l'écoute pour trouver un consensus sur les réponses à apporter à la crise qui se pose. Une chose est sûre, des solutions devront être trouvées à l'approche d'une nouvelle mobilisation.