Emmanuel Macron n'a plus la cote. Encore relativement populaire au début de l'année 2018, le président de la République a vécu un été compliqué, marqué par l'affaire Benalla. Les démissions successives de Nicolas Hulot et Gérard Collomb lui ont coûté cher, mais le mouvement des gilets jaunes et la réponse qu'il y apporte est aujourd'hui le coup de grâce de la popularité d'Emmanuel Macron.
Selon la dernière enquête Ifop-Fiducial réalisée pour Paris Match et Sud-Radio, Emmanuel Macron est descendu à 23% d'opinions favorables. Depuis le mois dernier, le président de la République a ainsi perdu six points.
Cela le fait donc reculer au plus bas niveau qu'il ait jamais connu dans les sondages. 23%, c'est aussi le score qu'avait atteint François Hollande un an et demi après son élection, en décembre 2013.
Édouard Philippe également en forte baisse
Plus inquiétant encore pour l'exécutif, la baisse de popularité d’Édouard Philippe. Jusque-là, le Premier ministre était plutôt épargné lors des différentes enquêtes d'opinions. Cette fois, l'ancien maire du Havre perd dix points en un mois et tombe à 26% d'opinions favorables. Le fait d'incarner la fermeté du gouvernement sur le maintien de la taxe carbone lui a assurément coûté cher.
Le mouvement des gilets jaunes coûte donc très cher à l'exécutif en terme de popularité auprès des Français.
Pour Emmanuel Macron, comme pour Édouard Philippe, l'urgence va désormais être de déminer cette situation afin de ne pas perdre l'ensemble de leur crédit restant. Alors que les élections européennes approchent à grands pas, la sanction pourrait également intervenir dans les urnes.
Marine Le Pen en profite
D'ailleurs, la même enquête Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud-Radio estime que cette crise actuelle autour du mouvement des gilets jaunes profite avant tout au Rassemblement National.
Le parti dirigé par Marine Le Pen a gagné cinq points d'opinions favorables en un mois pour s'établir à 33%, un point seulement derrière la France insoumise, le parti dirigé par Jean-Luc Mélenchon.
Durant cette période, Marine Le Pen s'impose donc comme la principale opposante à la politique d'Emmanuel Macron et retrouve un niveau de popularité conforme à celui précédant la présidentielle de 2017. La présidente du Rassemblement National s'est d'ailleurs rendue à Matignon lundi afin de rencontrer Édouard Philippe et de faire des propositions pour sortir de la crise actuelle.