Au lendemain de l'allocution très attendue du président de la République, les députés socialistes ont finalement décidé de se joindre aux communistes et aux Insoumis afin de déposer une motion de censure contre le gouvernement d'Edouard Philippe. Objectif affiché, faire entendre la voix de la gauche dans une séquence sociale qui les interpelle.

Il faut dire que pour l'union des gauches, l'occasion semble particulièrement bienvenue de faire un coup d'éclat à l'Assemblée ! Hésitant à se prononcer avant le discours prononcé par Emmanuel Macron lundi soir, les élus socialistes ont finalement tranché, estimant que le compte n'y était absolument pas face à la colère durement exprimée par le mouvement des "gilets jaunes" depuis un mois.

Le PS disposé à renverser le gouvernement

Une motion de censure visant à faire entendre la voix et les propositions concrètes des socialistes est donc en passe d'être déposée dans l'Hémicycle ! Par la voix du premier secrétaire du parti Olivier Faure, les députés socialistes ont, en tout cas, affiché à l'unanimité leur volonté de défier l'exécutif pour sa gestion quasi-incendiaire de la crise des "gilets jaunes".

Pour apporter à la motion de censure les 58 signatures qui lui permettrait de légalement voir le jour, les 33 députés de la La France insoumise et du Parti communiste français reçoivent donc un soutien non négligeable avec les 29 élus du PS venus s'y greffer. Toutefois du côté des Républicains, on affirme déjà une nette volonté de ne pas s'y associer et de ne pas la voter.

Président du groupe LR à l'Assemblée, Christian Jacob assure que la manoeuvre n'est pas véritablement en adéquation avec ce qu'attendent les Français dans cette situation.

Aucune chance d'échec du gouvernement

De plus, comme lors des tensions autour de l'affaire Benalla cet été et du fait de la majorité hégémonique LaREM-Modem, l'initiative des gauches n'a aucune chance d'aboutir à un renversement du gouvernement en place !

Néanmoins, c'est pour le député insoumis Alexis Corbière une démarche légitime qui « aide le rapport de force » contre Emmanuel Macron.

Plus entreprenant, Olivier Faure a, lui, rappelé que face à la colère des "gilets jaunes" exprimée dans la rue devrait désormais trouver un relais de poids parmi les élus de la nation avec cette motion de censure.

Objectif assumé, permettre aux députés de l'opposition de pointer du doigt la responsabilité du Premier ministre, depuis la tribune de l'Assemblée. Celui-ci sera invité à s'expliquer et si la date du vote du texte n'est pas encore connue, il devrait intervenir au minimum 48 heures après son dépôt, selon les dispositions de la Constitution.