Fort du soutien persistant de l'opinion publique à leur encontre, les "gilets jaunes" ont de nouveau mobilisé ce samedi 22 décembre sur l'ensemble de l'Hexagone pour l'acte VI du mouvement. Après des déambulations plutôt calmes en journée, les Champs-Elysées ont été le théâtre de violents accrochages entre manifestants et policiers en début de soirée.

Il faut dire qu'à tout juste trois jours des fêtes de Noël, les "gilets jaunes" entendaient maintenir la pression sur le gouvernement en mobilisant le maximum de troupes !

Mais au final, la place Beauvau (ministère de l’Intérieur) ne comptabilisera que 38 600 manifestants dans toute la France à 18 heures, dont 2 000 dans la capitale, contre près de 66 000 samedi dernier (4 000 à Paris).

Moins d'interpellations et de dégradations

Dans les détails, l'AFP indique que, contrairement aux 5 samedis précédents, on ne pouvait observer, par exemple, qu'une vingtaine de manifestants présents en face de l’arc de Triomphe le matin. La circulation était dégagée place de la Concorde, de nombreux cafés et restaurants ont pu déployer leurs terrasses, tandis que la quasi-totalité des magasins pouvait clairement exhiber leur vitrine.

Un seul rassemblement était déclaré auprès des services du préfet de police de Paris, pour 14 heures sur la place de la République ; et en tout, 220 personnes se sont faites interpeller dans la capitale en marge de la mobilisation, dont 80 placées en garde à vue. Figure du mouvement, Eric Drouet en faisait partie sous le motif d'«attroupements en vue de commettre des violences ».

Un dispositif de sécurité adapté

Rassemblés à Versailles, une soixantaine de « gilets jaunes » se sont retrouvés noyés dans un important dispositif policier visant à protéger le domaine et le château d'éventuels débordements. Sans spécifier l'ensemble des moyens mis en oeuvre, le ministère de l'Intérieur a indiqué avoir privilégié une "sécurité proportionnée et adaptée", alliant "mobilité et la réactivité".

La semaine dernière, ce sont pas moins de 69 000 membres des forces de l’ordre qui avaient été déployés en province comme à Paris ! Un accent particulier a été mis sur la capitale où l'ensemble des stations de métro qui desservent les Champs-Elysées ont été fermées, pour la journée, au même titre que la station Miromesnil, à proximité de la place Beauvau et de l’Elysée.

Des blocages aux abords des frontières

A noter qu'à l'occasion de l'acte 6 du mouvement, plus de 300 manifestants ont bloqué une bretelle d’autoroute au Boulou, tout proche de la frontière espagnole. Des blocages qui se sont poursuivis dans le Nord, sur les autoroutes A2 et A22, non loin de la frontière belge. Vinci Autoroutes a signalé que des entrées, sorties et barrières de péage étaient pour l'heure fermées sur le réseau.

La circulation a également été bloquée par 200 "gilets jaunes" sur l’autoroute au niveau du poste-frontière de Vintimille, dans les Alpes-Maritimes, en direction et en provenance de l’Italie. A Strasbourg, la route du pont de l'Europe, à la frontière avec l'Allemagne, a aussi été bloquée avant d’être dégagée par les forces de l’ordre qui ont procédé à quelques six interpellations.

Des débordements qui interpellent

Mais encore, la journée de samedi a été émaillée de scènes pour le moins douteuses, avec notamment une horde de manifestants que l'on a pu voir s'en prendre à trois policiers, sur les Champs-Élysées en fin de journée ! Le matin déjà, des "gilets jaunes" invités à se rassembler à Montmartre qui ont été filmés samedi matin chantant La Quenelle, de Dieudonné, sur le parvis du Sacré-Cœur.

Pour le reste, une équipe de BFMTV ainsi qu'une journaliste du Progrès ont été prises à partie à Saint-Chamond dans le Loire alors qu’elles tentaient de couvrir des opérations de blocage sur l’autoroute A47. A Angoulême, c'est à la décapitation d'un pantin à l’effigie d'Emmanuel Macron qu'on pouvait assister vendredi soir lors d’une manifestation signalée au parquet par la préfecture de Charente.