Après le mea culpa affiché lundi dernier par le président de la République devant les Français, Edouard Philippe a concédé que des «erreurs» ont pu être commises par l'exécutif dans son exercice exigeant du pouvoir. Pressé par un contexte qui demeure assez flou autour de la mobilisation des Gilets jaunes, il a ainsi annoncé un débat sur le référendum d'initiative citoyenne.

Il faut dire que le mouvement des "gilets jaunes" a réussi à faire avancer le gouvernement plus qu'il ne l'avait envisagé il y a tout juste un mois ! Après les mesures sociales fortes délivrées par Emmanuel Macron la semaine dernière, l'exécutif continue sa marche en avant vers les Français, en envisageant désormais la possibilité de mettre en place le référendum d'initiative citoyenne.

Référendum d'initiative citoyenne sous conditions

Toutefois, le Premier ministre fixe déjà des limites claires au mécanisme appelé de leurs vœux par un bon nombre de Gilets jaunes ces dernières semaines ! S'il reconnaît que l'outil du référendum peut s'avérer être un bon instrument dans une démocratie, il ne sera clairement pas question selon lui d'en disposer sur tous les sujets et encore moins dans n'importe quelles conditions.

Fort du principe pour lequel il ne trouve rien à redire, Edouard Philippe estime donc que c'est une bonne chose que la revendication puisse poindre dans le débat que l'exécutif entend conduire sur l'ensemble du territoire national durant trois mois. Le Référendum d'initiative citoyenne pourrait ainsi redonner de la voix au peuple dans le débat politique, «dans tous les domaines et à tous les niveaux territoriaux», afin que l'avis des citoyens puisse être pris en compte dans les décisions de politiques publiques françaises.

Reste désormais à voir les modalités pratiques de sa mise en oeuvre sur le terrain.

Une écoute des Français à renouveler

D'un autre côté, si le chef du gouvernement s'est plié devant l'impératif d'apporter des réponses concrètes à une mobilisation qui échappe à tout contrôle, il reste persuadé que la majorité des Français sont attachés à une volonté forte de transformation de l'Hexagone !

Il assure chacun de son impatience à voir le pays se réparer, avec désormais une association plus directe des citoyens.

Tout le monde aura ainsi sa place à la table des discussions qui s'ouvre pour un nouveau pacte social appelant à des droits et des devoirs partagés. Fiscalité, transition écologique, besoin du quotidien, action publique et vie démocratique devraient donc rythmer trois mois d'un débat intense sur le plan national et au plus près du terrain.

Un dialogue que l'exécutif appelle à être apaisé, en favorisant au maximum la mise en oeuvre des mesures de soutien aux Français les plus en difficulté. La «hausse massive de la prime d’activité», qui sera versée dès le 5 février, touchera 5 millions de foyers.