Mise en place dans la foulée des révélations de l'affaire Benalla, la Commission d’enquête du Sénat a officiellement annoncé qu'elle rendra son rapport ce mercredi 20 février. Forgées sur six mois d’auditions avec une bonne trentaine de personnes entendues, les propositions que s'apprêtent à dévoiler les sénateurs entendent, pour l'avenir, éviter un nouveau scandale du genre. Et déjà Philippe Bas prévoit de proposer que la justice soit saisie contre l'ex-collaborateur élyséen.
Un faux témoignage devant la représentation nationale réunie en commission d'enquête, voilà le grief qui devrait être retenu par le sénateur LR de la Manche contre Alexandre Benalla.
Lors de ses deux auditions en septembre et en janvier derniers, l’ancien chargé de missions avait présenté des faits, notamment sur l’affaire des passeports, qui ont depuis été contredits par de nouvelles preuves.
Un "parjure" qui sera dénoncé
Aux yeux de la loi, il y a clairement eu "parjure", selon les sénateurs qui ne croient pas un traître mot de la version alambiquée de Benalla. Et désormais, comme il en avait, à de nombreuses reprises, fait la remarque à l'ancien Monsieur Sécurité d'Emmanuel Macron, mentir sous serment devant la représentation nationale, est un délit pouvant être puni au maximum de 5 ans de prison et 75.000 euros d’amende.
Président de la Commission d'enquête sénatoriale, Philippe Bas, devrait, ce mercredi, proposer à ses confrères sénateurs d’entamer une procédure judiciaire.
Ce sera ensuite de la responsabilité du président du Sénat Gérard Larcher de l'ouvrir. Mais déjà, de nombreux élus dont le socialiste Patrick Kanner, et le sénateur LR François Grosdidier se sont prononcés pour une saisine de la Justice, estimant qu’Alexandre Benalla leur avait en toute conscience servi un mensonge.
Alexandre Benalla en détention
Pour le reste, l'ex-collaborateur de l'Elysée se tient depuis mardi aux mains du système pénitentiaire où il a passé la nuit sur décision du juge des libertés et de la détention saisi par les magistrats instructeurs de l'affaire. La raison, c'est le non-respect des règles de son contrôle judiciaire prononcé dans la foulée de sa mise en examen en juillet 2018, et violé par une rencontre avec Vincent Crase.
Les deux hommes ont été mis en cause par des enregistrements de Mediapart révélés le 31 janvier et depuis versés au dossier. Toutefois pour sa défense, Me Jacqueline Laffont estime que cette révocation s'établit sur une motivation politicienne et entend interjeter appel de cette décision ! Pour sûr, le tumultueux feuilleton est encore parti pour durer un moment sur la scène médiatique.