Emmanuel Macron a le vent en poupe depuis le début de l'année. Alors que le président de la République semblait avoir perdu le contrôle de la situation avec le mouvement des Gilets jaunes, les dernières semaines affichent la tendance d'un retournement. Un nouveau sondage Ifop-Fiducial pour Paris Match, CNews et Sud Radio donne son parti vainqueur des européennes de mai prochain.

Il faut dire qu'à tout juste trois mois des élections européennes, le paysage politique français n'est jamais paru aussi dispersé. Loin en tête des intentions de vote pour renouveler les sièges du Parlement européen, c'est entre La République En Marche de Stanilas Guerini et le Rassemblement national de Marine Le Pen que la victoire devrait se disputer malgré une belle avance pour le premier.

D'ailleurs, dans l'enquête réalisée sur les quinze listes engagées dans la campagne européenne, les deux formations sont les seules à dépasser la barre symbolique des 10%. Deux autres l'effleurent tout juste, tandis que le reste vient nettement en dessous : c'est pour d'aucun la preuve que les semaines à venir laissent planer la plus grande incertitude, mais aussi une volatilité évidente.

En Marche progresse, la gauche se divise

Pour l’instant, ce sont les Marcheurs et leurs alliés du MoDem qui courent loin devant. Avec 24% (+1 point) d'intentions de vote, le parti présidentiel creuse un peu plus l’écart avec la liste du Rassemblement national (20%, -1). Les électeurs d’Emmanuel Macron à l'occasion de la présidentielle de 2017 sont 64% à se dire séduit, tout comme 28% de ceux qui avaient fait de le choix de François Fillon.

D'un autre côté, le sondage pose la confirmation que la gauche est plus que jamais éclatée. Conduits par Manon Aubry, les Insoumis perdent ainsi du terrain à 7,5%, soit -2 points. La liste des écolos menée par Yannick Jadot décolle à 9% (+2,5), soit du mieux par rapport au score obtenu en 2014. Hausse également pour le PS qui prend 2 points pour s'établir à 6%, comme à la présidentielle.

Pas toutefois de quoi sortir le champagne pour des socialistes en quête d’alliés.

Les Gilets jaunes font un flop

Chez Les Républicains, la désignation du controversé François-Xavier Bellamy comme tête de liste n'embellit guère les perspectives de la droite décidément cantonnée à 10% (=). Si cela n'est pas de coutume, la véritable surprise vient plutôt du fait qu'ils ne sont actuellement que 13% des retraités qui se disent prêts à voter pour LR contre 33% en faveur de La République En Marche.

A Debout la France, on reste désormais scotchée à 6% (=). Quant au scénario d'une liste conduite par les "gilets jaunes", le résultat est désormais sans appel. Elle ne réunirait que 3,5% des voix contre 7,5% le mois dernier et même 12% le mois d'avant. Aucun doute que les mobilisations du samedi marquées par le déchaînement des violences ont fini de séduire. De quoi interroger certains sur la pertinence de se lancer dans l’aventure électorale de mai prochain.