Samedi, La République En Marche tenait son premier meeting en vue de lancer sa campagne pour les européennes de mai prochain. Un exercice difficile qui débutera sur quelques mots pré-enregistrés d'Emmanuel Macron qui invite ses sympathisants à ne pas se "laisser intimider par l'illusion du repli". L'occasion était ainsi belle de montrer à ses adversaires que le parti ne se fera pas intimider par le moment. Pour beaucoup en effet, dont la tête de liste Nathalie Loiseau, la séquence avait véritablement un goût de "grande première".

Et pour cette première sortie pour le moins poussive, l'ex-ministre en charge des Affaires Européennes pouvait compter sur des présences remarquées avec le Premier ministre Édouard Philippe, le patron du MoDem François Bayrou, et un certain nombre de membres du gouvernement.

Une image de réunion familiale qui sonne la charge de l'unité dans les rangs de la majorité. Et cela alors que l'exécutif peine à entrevoir une porte de sortie à la crise des Gilets jaunes.

Ecologie et immigration au menu

Pour l'essentiel et pendant trente bonnes minutes, l'ancienne diplomate de 54 ans a défendu la vision qu'elle portait de l'Europe pour les Français, plaidant que l'unité dans le vieux continent a donné aux peuples européens des racines communes ! Toutefois, elle en appelle désormais à ce que le projet puisse donner des ailes, loin de toute fascination béate, car aucun doute en effet que "le compte n'y est pas" au sein d'une UE qui manque à prendre son envol.

Les grands thèmes de la campagne ont été posés sur la table.

Au premier rang l'écologie, avec une Nathalie Loiseau qui milite pour l'exigence selon laquelle aucune entente commerciale ne puisse être envisagée avec un pays qui fragilise l'accord de Paris. Un message cousu sur mesure pour le président américain Donald Trump. Et il sera pas le seul, car d'un autre côté, elle visera Yannick Jadot et les écolos, actant que l'environnement devrait dépasser l'entre-soi militant pour inscrire dans le quotidien des citoyens, loin d'une éventuelle rente politique.

Une stature à imposer

Comme le président de la République, celle qui concourt pour son premier mandat d'élu voulait également mettre les points sur les "i" sur le terrain de l'immigration cher au Rassemblement national. Mme Loiseau acte que les Marcheurs n'adopteront jamais la position du repli. Pas de fermetures des frontières, pas de renoncements sur les valeurs qui ont fait la France, là où certains choisissent d'envenimer pour transformer la peur en véritable fonds de commerce.

Pour le reste, si ce début de campagne s'annonce quelque peu poussif, un macroniste assure que l'apprentissage oblige à trébucher au début, même s'il appelle l'alchimie à rapidement prendre autour de la nouvelle championne ! Quitte à celle-ci de s'habituer à ses nouveaux habits de meneuse politique, pendant que les autres candidats feront l'effort de se découvrir dans une logique de pragmatisme qui a, cette fois, été conduite à son extrême, et avec des détails du programme qui ne devraient, pour leur part, qu'être connus vers la mi-avril.