Après la nouvelle flambée de violences qui a émaillé samedi 16 mars l'acte 18 du mouvement des Gilets jaunes, l'exécutif a décidé de sonner la riposte. Edouard Philippe a annoncé une série de mesures sécuritaires visant à mieux assurer le maintien de l'ordre lors des manifestations. Des dispositions décriées par une bonne partie de l'opposition où l'on estime le gouvernement dépassé.

Il faut dire que depuis novembre dernier, la classe politique place au coeur de ses critiques la stratégie de maintien de l'ordre adoptée par la place Beauvau ! Entre les dégradations à Paris et en métropoles, l'explosion du nombre de blessés et l'épuisement des unités de terrain, beaucoup estiment que le ministère de l'Intérieur est en-dessous des attentes sécuritaires des Français.

Une analyse désormais partagée par Emmanuel Macron qui en a appelé à une évaluation des dysfonctionnements, et à la mise en oeuvre rapide d'un plan d'actions beaucoup plus efficace pour les prochaines échéances de manifestations. C'est ce à quoi s'atteler son Premier ministre en apportant un début de réponse en signal pour ceux qui seraient tentés de venir poursuivre la casse.

Des amendes plus fortes pour des manifestations non déclarées

Il est ainsi prévu que la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, oeuvre le plus vite possible à un renforcement drastique du niveau de répression législative ! La Garde des Sceaux devrait conduire, dans un court délai, un texte actant une augmentation conséquente de la contravention pour les individus qui participeraient à une manifestation non déclarée en préfecture, comme le prévoit la loi.

Pour Edouard Philippe, beaucoup des personnes mobilisées samedi n'étaient en rien "des manifestants", mais plutôt "des émeutiers" avec pour seule intention de piller, de blesser, d'incendier, de détruire. Pas question donc d'avoir la main tremblante au moment de trancher. Le locataire de Matignon a d'ailleurs annoncé la mise à l'écart du préfet de police de Paris, Michel Delpuech.

Il est remplacé par le préfet Didier Lallement, qui vient de la région Nouvelle-Aquitaine.

Interdictions de manifester dans certains lieux de Paris, Bordeaux et Toulouse

Dans la foulée, le Premier ministre a annoncé des dispositions pour des interdictions de manifester dans certains quartiers lourdement mis à l'épreuve depuis le début des manifestations de Gilets jaunes !

En cas de signalement "de militants ultra", la Place Pey Berland à Bordeaux, la Place du Capitole à Toulouse, et l'Avenue des Champs-Elysées à Paris se verront fermées à la mobilisation.

L'interdiction entrera en application dès samedi prochain et le restera le temps nécessaire, prenant en compte l'avis des différents maires concernés. Une "plus grande autonomie" de gestion sera en plus laissée aux unités de terrain dans ces secteurs afin d'assurer une dispersion rapide et efficace de tous les attroupements. Il sera désormais fait usage de "drones" et de "produits marquants". Des dispositifs qui devraient permettre à l'exécutif de reprendre la main.