Les représailles des hostiles au mouvement des Gilets jaunes ne se sont pas faites attendre.

Dans la nuit du lundi au mardi 19 mars 2019, à Melun en Seine-et-Marne, Eric Drouet a été la cible de dégradations sur son domicile et son véhicule, selon Europe 1 qui a révélé l'information.

De la peinture jaune a en effet été retrouvée sur sa maison et sa voiture, selon les sources policières. Les pneus de son véhicule auraient par ailleurs été crevés. Le Gilet jaune, chauffeur routier de profession, aurait déposé plainte. L'enquête a été confiée à la sûreté départementale de Seine-et-Marne.

Regain de violences

Figure centrale du mouvement des Gilets jaunes, Eric Drouet avait, pour rappel, appelé à manifester samedi 16 mars à Paris, sous la forme d'un ultimatum lancé en direction du président Emmanuel Macron. La convergence des protestations - forains, marche pour le climat, Algériens de France - laissait effectivement présager un week-end noir pour le gouvernement et la capitale.

Si partout ailleurs les manifestations importantes se sont déroulées dans le calme, sur les Champs Elysées, la journée a été marquée par un regain de violences, de pillages et d'importantes dégradations, notamment celles du célèbre et symbolique restaurant Le Fouquet's saccagé et incendié, d'une banque en flamme et de nombreuses vitrines de magasins brisées.

237 interpellations ont été effectuées lors de cet acte XVIII dont le bilan est de 60 blessés. 1 500 manifestants "ultra violents" ont mené des offensives ciblées sur les forces de l'ordre.

"Ce qu'il s'est passé sur les Champs-Élysées, ce n'est pas une manifestation mais une abomination". "Ces personnes étaient dans un objectif de guerre, ce sont des assassins", qualifiait le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner sur LCI.

Attaques personnelles

Visiblement habitué des intimidations, Eric Drouet a constaté les dégradations sur son domicile : "Je suis arrivé à 3 heures. J'ai déposé plainte aussitôt, puis on a nettoyé les volets et la porte". Selon Le Parisien, cette attaque n'entamera pas la détermination du Gilet jaune : "Les médias nous font passer pour des renégats.

Cet acte est très lâche. D'habitudes ce sont des lettres anonymes. J'en reçois régulièrement", a-t-il par ailleurs déclaré au quotidien.

Ces actes marquent pourtant un tournant et une radicalisation autour du mouvement des Gilets jaunes, 17 semaines après le début des manifestations de novembre 2018. A l'image du ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, qui estime que "les leaders du mouvement doivent à présent rendre des comptes à la justice", les attaques deviennent plus personnelles, incarnées, pour un mouvement annoncé volontairement sans tête, et à ce titre, une escalade est désormais à craindre.

En réaction, le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé lors d'une conférence de presse, une série de mesures, dont l'une d'elles est l'interdiction de manifestations dans certains quartiers de la capitale et du territoire national.