Le Grand débat national initié par Emmanuel Macron touche à sa fin. Et alors qu'il devrait tirer le rideau vendredi, Sébastien Lecornu a tenté, dans un entretien au JDD, d'en dresser un bilan avant de livrer les premiers éléments sur la suite du processus. Le ministre des Collectivités territoriales note ainsi que le président de la République présentera en avril "les grands axes de réponse" qu'il entend apporter aux revendications, avec une mise en action prévue jusqu'à l'été.
Il faut dire que les deux mois d'échanges et de propositions, débutés le 15 janvier dernier par le chef de l'Etat, ont semblé être une éternité pour une bonne partie des Gilets jaunes.
Mais, d'ici à la fin du mois, l'exercice pour le moins inédit sera achevé, avec désormais le besoin ardent d'une réponse politique forte pour accompagner les contributions des Français à l'exécutif.
10.000 réunions se sont ainsi déroulées partout en France ces deux derniers mois, avec 1.4 million de contributions enregistrées sur la plateforme en ligne. Une pointe de soulagement pour l'ancien LR qui indique que 60% des réunions organisées l'ont été à l'initiative d'élus locaux, avec quelques 16.000 cahiers de doléances déposés dans les mairies.
Le temps des réponses
Maintenant que ce constat est dressé, que se passera-t-il dans les prochaines semaines voire les prochains mois ? De la mi-mars jusqu'à la mi-avril, le gouvernement va s'efforcer de passer au peigne fin l'ensemble des sollicitations qui seront remontées du terrain.
Un travail de longue haleine qui débouchera sur le temps "des propositions et de l’action" amené par Emmanuel Macron.
Le chef de l'Etat mettra un terme au Grand débat dans le courant du mois d'avril, et précisera sa vision en ressortant les grands axes de réponse. Au micro de la radio RTL ce lundi, M. Lecornu rappelait d'ailleurs que la précision des questions posées aux Français au début du débat, donnera lieu à des réponses qui le seront tout autant.
Pas d'annonce sur un éventuel référendum
Le ministre note tout de même que si les thèmes de la fiscalité, de l'organisation de l'Etat, de la démocratie, de l'écologie ont naturellement trouvé leur voie, d'autres ont su émerger. C'est le cas notamment de la lutte contre la spéculation, de la bataille contre les inégalités salariales, de la gestion de l’immigration, ou encore la revalorisation du métier d’enseignant, souvent oubliées des discours.
Pour ce qui est de la méthode privilégiée par l'exécutif, l'ancien maire de Vernon entend tout simplement qu'elle restera dans le style de l’ADN du macronisme, auquel il faudra bien sûr apporter des retouches. Ligne affichée, muscler certaines actions du gouvernement, en accélérer ou en corriger d’autres. Quant au référendum appelé par certains, le Président se laisserait le choix.