Stanislas Guerini prenait la tête de La République En Marche le samedi 1er décembre 2018, jour de l'acte III des Gilets jaunes et incontestablement le plus marquant. Aujourd'hui, alors que le mouvement a connu samedi un 17e épisode plutôt timide, le premier des Marcheurs pose sur la table les propositions du parti pour tenter de sortir de la crise. Une contribution au Grand débat qui invite l'exécutif et la majorité à la mise en oeuvre d'un programme plus social.

Il faut dire qu'avec l'exercice initié par Emmanuel Macron qui tire à sa fin, le moment a semblé opportun au tout jeune dirigeant du parti présidentiel pour mettre en scène son tout premier acte politique.

Dimanche, devant des centaines de militants et une bonne dizaine de manifestants Gilets jaunes réunis au parc des expositions de Chartres, il a livré les contributions de sa formation politique.

Tout d'abord, l'ancien socialiste a dressé le constat des différents échanges qui ont animé l'Hexagone ces deux derniers mois. Il a noté avoir entendu les Français se lamenter d'avoir perdu la main sur leur destin. Le profond sentiment d'injustice, le chômage de masse, l'abandon de certains territoires, la crise écologique, la dépendance, autant de situations qui obscurcissent les perspectives d'avenir.

Quelques rétropédalages au menu

Alors Stanislas Guerini milite auprès de l'exécutif pour un coup de pouce en direction des plus fragiles avec une réindexation des petites retraites sur l'inflation.

Il appelle également à une généralisation de la prise en charge par l'État à hauteur de 25% des personnes âgées dans les Ehpad, via un crédit d'impôt : une mesure qu'il entend financer par un jour de travail non payé pour les actifs.

Quant à la suppression de la taxe d'habitation où on avait senti un flottement du gouvernement début janvier, le député parisien réclame qu'elle soit confirmée pour tous.

Il imagine qu'elle pourrait être compensée par une hausse de l'IFI, mais aussi une taxation plus importante pour les Français qui se trouvent expatriés dans des Etats qui ne disposent pas de convention fiscale avec la France.

Aucun doute pour les Marcheurs qu'il faille mettre le paquet sur le social. Le parti suggère donc que l'Etat et les collectivités territoriales mettent à disposition des Français des véhicules de location propres moyennant 50 euros/mois.

Une proposition que M. Guerini place dans le sens d'aider les gens à s'en sortir, alors qu'il plaide pour poser le non-recours aux aides sociales en priorité.

Une répartition plus équitable

Un militant du parti a pour sa part défendu l'idée d'une "contribution volontaire au pouvoir d'achat", via un transfert des plus hauts revenus vers les plus bas. Une opération laissée au libre choix du salarié et dont il souhaiterait qu'elle soit exonérée d'impôts. De son côté, un référent appelle à une hausse des taxes sur les successions dépassant 2 millions d'euros, et à une baisse pour les plus petits.

La députée de Paris, Anne-Christine Lang, note toutefois que le sujet est toujours en discussion en interne.

Objectif affiché, éviter de mettre en place des générations de rentiers, tout en laissant respirer les retraités. D'un autre côté, pour ceux qui réclamaient à cor et à cri un retour de la taxe carbone, le numéro un d'En Marche entend qu'elle puisse désormais être étendue au transport aérien et maritime, et qu'elle soit investie à 100% dans la transition écologique.

Quant au cadre institutionnel, LaREM affiche son hostilité à la mise en place du RIC. A la place, il émerge l'idée d'une "proposition de loi citoyenne" qui pourrait, elle, être débattue par les parlementaires. Le parti présidentiel défend dans le même temps la poursuite de la décentralisation, mais aussi l'interdiction de cumul d'un mandat parlementaire avec un emploi rémunéré. Des propositions florissantes dont les députés macronistes se sont saisis ce mardi matin pour discuter.