Jeudi, L'Opinion annonçait qu'Edouard Philippe avait opposé un "non" à la proposition d'Emmanuel Macron de l'envoyer briguer un mandat municipal à Paris. Une information démentie dès le lendemain par Matignon qui assure que la question n'a jamais été soulevée par les deux hommes. Pas question donc de monter les enchères, alors que le sujet crée tension dans les rangs des Marcheurs.

Il faut dire que même si les élections municipales n'auront pas lieu avant un an, elles suscitent déjà les convoitises de nombreux politiques. Secrétaire d'Etat en charge du numérique, Mounir Mahjoubi a officialisé, mercredi 6 mars, sa candidature à l'investiture de La République en marche pour la capitale.

Une démarche surprise qui lui aura d'ailleurs valu un bon recadrage du Premier ministre, puisque ni lui ni le président de la République n'en était informé.

Mais pour sûr, la circulation permanente du nom d'Edouard Philippe comme futur candidat au siège de la ville lumière crispe les esprits. A commencer par l'entourage du locataire de Matignon qui s'étonne que l'avenir de celui-ci soit, à répétition, mis en balance du côté de Paris. Une rumeur que certains attribuent même aux candidats de LaREM, qui traînent la perspective comme un boulet.

Paris, pas vraiment d'actualité

Bien sûr, si la porte ne semble pas totalement fermée sur l'hypothèse, le cabinet du Premier ministre s'applique pour botter en touche : "ce n’est pas le sujet aujourd’hui !".

Avec le Grand débat national qui tire à sa fin, l'exécutif est désormais tourné sur la forme à donner à ses conclusions : Pas de temps donc pour penser à autre chose, alors que les Gilets jaunes restent en embuscade.

Elles paraissent bien loin les déclarations du Premier ministre qui assurait, sur LCI il y a un mois, qu'après Matignon, "je sais très bien ce que je ferai".

Il insistait même sur l'effet de surprise puisque cela n'aurait pas grand-chose à voir avec la politique, avant de se montrer plus ouvert quelques jours plus tard, notant qu'il ne s'interdisait rien puisque libre de tout parti politique. Mais voilà, le temps est passé et ceux qui lui parlent ne croient plus à la possibilité d'une candidature.

Un départ lors des européennes ?

"Il n’a pas l’air de se poser de questions sur ce qu’il va devenir", confie un de ses amis. Au fait des critiques qui lui sont faites à longueur de journées, Edouard Philippe s’est investi ces derniers jours dans la défense des positions du gouvernement ! C'était le cas avec son interview du mercredi 6 mars chez Ruth Elkrief sur BFMTV, ou encore avec un débat dans l’Essonne où il a, une nouvelle fois, pu dire tout le mal qu’il pense de la fixette des Français sur les impôts.

Objectif affiché par un proche, contrer la douce musique qui s’installe dans les rangs de la majorité, sur le fait de savoir ce que fait Edouard Philippe alors que le président s'active sur le terrain.

A ceux qui analysent sa difficile position, le Premier ministre n'a pas caché sa désapprobation de l’expression "l’enfer de Matignon". Il assume totalement le fait de s'y trouver, car personne ne l’a forcé.