Plus aucun doute à avoir, Emmanuel Macron est en train de reprendre la main dans l'opinion. Alors que le président de la République avait été plombé dans la 2e moitié de 2018 par l'affaire Benalla et la crise des Gilets jaunes, il semble désormais avoir rattrapé une bonne partie de son retard. Selon un sondage Elabe paru jeudi, il y a désormais 31% de Français qui lui accordent leur confiance.
C'est quatre points de plus qu'au mois de février, et ça va jusqu'à huit points si on remonte en décembre au plus fort du mouvement de contestation, où tout juste 23% des Français déclaraient lui "faire confiance pour affronter efficacement les problèmes".
Cette progression lui permet même de se tenir à six longueurs de François Hollande sur le même critère et au même moment de son mandat.
Il faut dire que la nouvelle ne devrait assurément pas ravir ses nombreux détracteurs qui se plaisent à crier depuis janvier à de l'enfumage autour de la séquence du Grand débat. L'initiative porte tout de même ses fruits pour le troisième mois consécutif, et la tendance ne semble pas prête de s'arrêter en route.
Le retour galopant des anciens électeurs macronistes
Mais, pour comprendre cette nouvelle embellie sondagière pour Emmanuel Macron, il faut se plonger dans la segmentation sociale et politique de ceux qui se disent satisfaits de son action. On constate dans le dernier baromètre de l'institut Elabe que le président de la République bénéficie largement du ralliement de ses anciens électeurs, de l'électorat de droite, mais aussi des cadres.
Chez ces derniers couplés aux professions intellectuelles, le chef de l'Etat fait un bond de 14 points, pour porter sa côte à 47%. Au niveau des Français qui ont voté pour lui au premier tour de la présidentielle de 2017, il gagne 7 points et s'établit à 70% de confiance. Quant aux électeurs de François Fillon, ils sont désormais 46% à se dire satisfaits de lui, soit une évolution de 8 points en un mois.
Une remontée encourageante pour Macron
A noter également qu'avec sa cote à 31%, Emmanuel Macron retrouve le score qui affichait en septembre dernier, avant le début du mouvement des Gilets jaunes. La performance est pour le moins inédite, car jusqu'à présent aucun président de la République n'avait réussi à enrayer l'érosion devenue inéluctable de sa popularité auprès des Français au bout de 2 ans de mandat.
De son côté, Edouard Philippe récupère 3 points dans le baromètre Elabe, pour talonner son patron à 29% de Français qui se disent satisfaits de son action au gouvernement. Et si les chiffres des trois derniers mois sont assez reluisants, le chef de l'Etat n'a pas vraiment de raison de pavoiser. Il ne fait que refaire le plein sur sa base, et devrait espérer toucher plus large dans les prochaines semaines.