Emmanuel Macron est très attendu pour son intervention de sortie du Grand débat qui se tiendra jeudi, lors d'une conférence de presse à l'Elysée. Le chef de l'Etat entend y donner une nouvelle tournure à son mandat : l'acte II du quinquennat comme le soulignent beaucoup au sein de son entourage. Pour l'occasion, il compte annoncer une baisse des impôts, tel que cela est ressorti d'une fuite de l'allocution télévisée qui devait être présentée la semaine dernière. Une mesure qu'il souhaite notamment financer par la nécessité de travailler plus.

Le dispositif devrait s'accompagner en parallèle des coupes drastiques dans la dépense publique, mais aussi d'une suppression de quelques-unes des nombreuses niches fiscales qui existent dans l'Hexagone.

Autant dire que les Français seront appelés à consacrer un peu plus de leur temps à la vie active que cela n'est le cas actuellement. Une perspective qui n'est pas vraiment du goût de tout le monde, même si la France reste parmi les pays où l'on travaille le moins et pour lequel la redistribution se fait le plus vers les plus défavorisés.

Partir plus tard à la retraite ou revoir les 35 heures

La récente passe d'armes au sein de la classe politique sur la question de la réforme des retraites portée par l'exécutif est une belle illustration que le sujet promet d'être explosif. Si Jean-Paul ­Delevoye, le haut-commissaire en charge du dossier, n'envisage pas encore de repousser l'âge légal de départ fixé à 62 ans, de très nombreux responsables, dont Xavier Bertrand ou le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux estiment que c'est dans ce sens qu'il faudra aller.

Dans les faits, les Français vont déjà en retraite dans la moyenne de 63 ans. Pour permettre au système de rester pérenne, pas beaucoup d'autres choix à moins d'être d'accord pour une baisse des pensions. Bien sûr, parmi les pistes évoquées sur le besoin de travailler davantage, deux autres ont émergées. C'est le cas du renoncement à la semaine des 35 heures.

Une hypothèse qui ne semble plus vraiment au fait des requêtes des entreprises qui ont su faire avec.

L'opinion opposée à la suppression d'un jour férié

Ce serait donc au contraire, l'option des jours fériés qui obtiendrait les faveurs de Bercy ; car dans les couloirs du ministère, on fait valoir que la suppression d'un jour férié injecterait près de 3 milliards d'euros dans les caisses sociales de l'Etat !

Un processus, dont les spécialistes estiment qu'il boosterait de 0,4% le PIB de la France, soit quelques 9 milliards d'euros de richesse en plus : la date du 8 mai rétablie par François Mitterrand en 1981 pourrait ainsi en faire les frais.

Mais pour cela, Emmanuel Macron se devra d'être véritablement convaincant. En effet, un sondage Ifop pour le JDD révèle que des 3 mesures qui aideraient à étirer la durée au travail, la dernière est celle qui inspire le plus de rejet. Selon le directeur de l'institut, Frédéric Dabi, les Français voient dans les jours fériés un acquis sur lequel il serait difficile de revenir. A noter toutefois que l'allongement du temps de travail est soutenu par les retraités et l'électorat LR et LREM.