Emmanuel Macron s'est rendu mardi auprès des candidats de la liste Renaissance dans le restaurant du palais de Tokyo à Paris. Et alors qu'il reste moins de trois semaines avant le scrutin européen du 26 mai prochain, le chef de l'Etat entend ainsi donner de sa personne pour garder ses troupes mobilisées sur l'objectif affiché de devancer la liste du RN donnée gagnante par certains sondages. Hors de question donc de rester caché derrière les murs de l'Elysée pendant que se joue clairement la suite de son quinquennat.

Il faut dire que le moment aura une vraie valeur de test pour le président de la République, après six mois d'une crise sociale qui s'éternise en France.

Loin des vents contraires qui assuraient déjà son mandat terminé en décembre dernier, celui-ci souhaite plus que jamais aller de l'avant en mobilisant pour l’élection les personnes qui lui avaient déjà fait confiance lors de la présidentielle. Il se jette donc dans l'arène, après avoir maintes fois appelé les membres du gouvernement et de la majorité à se lancer sur le terrain.

Elections européennes: tout reprendre à zéro

A noter que pour redonner du souffle à ses troupes dans une campagne timidement engagée, Emmanuel Macron a pris rendez-vous dans un lieu, dont son entourage dit qu'il lui a porté "chance" par le passé. C'est effectivement là que le candidat annonçait avoir scellé son alliance avec François Bayrou en février 2017.

Une séquence qui l'avait alors porté dans l'opinion. Le symbole a son importance, de l'avis d'un poids lourd macroniste, dans une conquête du Parlement européen qui a besoin de repartir sur de nouvelles bases.

Le chef de l’Etat a ainsi pu échanger durant plus d’une heure avec les Marcheurs et leurs alliés, réunis, en comité comme chaque semaine depuis l'officialisation de la liste.

Attablé aux côtés de Nathalie Loiseau et de Pascal Canfin, il a tenu à remercier tout un chacun pour son engagement et sa mobilisation, rappelant au passage qu'il s'agit de l'affaire de tous et non de quelques-uns. Selon lui, la clé repose dans la capacité du parti à remettre de la bienveillance et de l’envie dans sa démarche, tout en expliquant l’enjeu aux Français.

Elections européennes: la majorité en ordre de bataille

Et quoi de plus simple que de leur demander si "c’est stop ou encore". C'est en tout cas le résumé d'Emmanuel Macron qui a décliné trois axes majeurs à défendre sur la scène européenne : le modèle économique et social, la protection et les frontières, ainsi que la biodiversité et le climat. Des sujets sur lesquels il s'est montré en phase avec l'ensemble des chefs de partis de la majorité qui ont participé aux échanges, de Stanislas Guerini à François Bayrou, en passant par Franck Riester et Laurent Hénart (Mouvement radical).

L'occasion était aussi belle pour lui de veiller à bien imprimer dans les esprits les messages qui doivent prédominer durant la campagne, et cela au risque de jouer un peu les directeurs de campagne.

Le locataire de l'Elysée se fendra d'ailleurs d'un tacle à la liste LR dont il estime que l'évolution ne correspondrait en rien à la réalité. Il s'éclipsera ensuite, laissant les Marcheurs frappés par sa volonté de marquer sa présence, sans toutefois leur faire ombrage. Pour le reste, il devrait opter pour une expression modérée dans la presse.