Les électeurs des 28 pays membres de l’Union européenne se sont rendus aux urnes jusqu'à ce dimanche 26 mai pour envoyer 751 eurodéputés à Strasbourg. Les premières estimations sont tombées pour l'essentiel des formations politiques, avec notamment une avancée des partis d'extrême-droite dans une partie de l'Europe, doublée par une incroyable poussée des Verts dans un scrutin qui ne leur semblait pourtant pas favorables. En France, le RN a, lui, devancé La République en Marche dans la course finale.

Il faut dire que le suspense aura noué les gorges jusqu'au bout dans une campagne européenne aux enjeux particuliers.

Pour beaucoup, il s'agissait de déterminer dans quelle Europe les peuples allaient décider d'embarquer leur Etat respectif, laissant apparaître que les lignes sont appelées à bouger à Bruxelles. Avec une victoire de certains partis jugés populistes et la progression significative des programmes pro-écologie, autant dire que c'est un Parlement européen largement renouvelé qui attend les 28 ce lundi.

Le PPE recule mais reste devant

Pour comprendre ce à quoi pourrait ressembler la prochaine assemblée d'élus européens, il faut se plonger dans la composition des gros ensembles de coalition à Strasbourg. Le constat est clair, les deux formations traditionnelles du Parlement européen sont en net recul.

Le PPE ou encore Parti populaire européen passe de 217 sièges à 178 élus. S'il reste le groupe le plus important, il est désormais loin de pouvoir former une majorité de projets dans l'espace européen.

Même tendance à la baisse pour L’Alliance progressiste des socio-démocrates qui passe de 186 élus à tout juste 147. Elle reste tout de même devant les centristes de l’ALDE (Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe) qui ont progressé de 68 à 101 eurodéputés, avec notamment un certain nombre de sièges apportés par le parti d'Emmanuel Macron.

Dans les discours sortis à l'annonce des premières estimations, la majorité entend se placer en plateforme pivot de discussions pour une majorité d'idées au Parlement.

La poussée des extrêmes contenue

Elle pourraient à cet effet compter sur le joli score des Verts qui représentent désormais la 4e force en présence dans l'hémicycle européen, avec ses 69 élus.

C'est dix-sept de plus qu'au précédent scrutin qui avait vu un certain recul de la cause écologique face à la montée des nationalistes. Pour le reste, les eurodéputés du groupe Europe des nations et des libertés (ENL) dans lequel siège le Rassemblement national, sont estimés au nombre de 57 : c'est quand même 20 sièges en plus par rapport aux élections de 2014.

A noter que dès à présent, les partis politiques de chaque pays membre ont jusqu'au 2 juillet prochain afin de s'organiser en groupes politiques pour siéger au Parlement européen. Les négociations s'annoncent en tout cas difficiles, dans un contexte où les formations françaises ne sont pas vraiment en position très confortable pour réclamer un véritable leadership en Europe. Les Marcheurs tout comme les ex-Frontistes appartiennent à des groupes qui restent malheureusement marginaux sur la scène européenne.