Gérard Collomb et David Kimelfeld sont actuellement en froid dans la bataille qui vise à garder la métropole de Lyon dans la macronie à l'occasion des Municipales de 2020. L'ancien ministre de l'Intérieur affiche en effet sa ferme intention de récupérer le siège qu'il avait cédé à son proche à son entrée au gouvernement, actant que la "super collectivité" sera désormais dotée de l'essentiel des compétences. L'opération s'annonce délicate sur fond de frissons au sein d'En Marche, et déjà, l'influent édile en appelle à l'arbitrage d'Emmanuel Macron, qui devrait rencontrait prochainement Gérard Collomb.

Aucun doute à avoir, les déclarations de l'ancien socialiste ont sonné comme un vibrant appel au président de la République, afin que soit rapidement tranché l'épineux dossier lyonnais. Invité dimanche 30 juin du Grand Rendez-vous d'Europe 1, Gérard Collomb, maire de Lyon, a clairement redit son ambition de porter plus encore haut les résultats qu'il a réussis à obtenir dans l’agglomération lyonnaise depuis 2001. Le goût d'inachevé le tenaille, et il entend bien le combler avec l'énergie débordante qu'il nourrit pour le travail qui lui reste toujours à accomplir.

Un rendez-vous avant l’été

A noter que si au moment d'entrer au gouvernement, le fidèle parmi les fidèles cumulait déjà la fonction de président de la métropole et celle de maire de Lyon, la situation ne sera plus possible en 2020 du fait du non-cumul de mandat.

Et à l'heure de faire son choix, le politicien de 72 ans a retenu la première fonction abandonnée à David Kimelfeld en 2017, et depuis jamais reprise. Il argue sans détour que c'est à cet échelon que se trouve l'essentiel du pouvoir puisque trois quarts des projets touchant Lyon et les communes voisines y sont formés.

Cette prise de position fait d'ailleurs courir le gros risque aux Marcheurs d'une guerre fratricide, étant donné que de son côté, son ancien poulain semble assez bien décidé à ne pas s'effacer sans broncher.

Alors, pour éteindre le début d'incendie, l'édile en appelle à Emmanuel Macron qu'il pense rencontrer très prochainement sur la question. L’ancien ministre d'Etat a d'ailleurs assuré au passage déjà s'entretenir par SMS avec le chef de l'Etat, qu'il souhaite voir avant l’été, afin que les choses puissent se calmer et que tout se passe avec bienveillance.

Emmanuel Macron en arbitre sur l'ensemble des grandes villes

En effet, de l'avis du vieux briscard de la politique, c'est Emmanuel Macron qui aura le dernier mot sur les candidats à mettre en course dans les grandes villes lors de la prochaine échéance électorale. Loin de l'autorité conférée à la CNI d'En Marche au moment de son installation, ce serait donc le locataire de l'Elysée qui devra dire qui de lui ou de Kimelfeld est le plus à même de faire triompher le parti présidentiel : c'est en tout cas l'intime conviction que porte désormais à haute voix l'ancien doyen du gouvernement d'Edouard Philippe.

La discussion promet ainsi d'être pleinement directe et franche, même s'il semble certain que l'indéboulonnable maire de Lyon ne soit pas vraiment prêt à suivre un avis contraire à celui qu'il s'est déjà forgé.

"J’écouterai ses arguments", voilà ce qu'il laisse entendre, tout juste deux semaines après avoir dîné avec Brigitte Macron qui effectuait une visite sur les terres du patriarche dans le cadre de ses activités de première dame. Vue comme une marque de soutien, cette rencontre reste selon lui encore à se traduire dans les paroles et les actes.