Le 10 juillet dernier, La République en marche désignait Benjamin Griveaux pour défendre ses couleurs dans la bataille des élections municipales prévues en mars 2020 à Paris. De l'avis de la Commission nationale d'investiture du parti, l'ancien porte-parole du gouvernement se sera montré le plus convaincant sur sa réelle capacité à ranger la capitale sous la bannière macronienne. Un avis que ne partagent pas certains Marcheurs neuf jours après son onction, alors qu'il lui reste encore huit mois pour séduire plus largement autour de lui.

Et il faut dire que la tâche s'annonce quelque peu ardue, tant la lutte fratricide aura laissé des traces entre celui que beaucoup désignaient comme le favori élyséen et ses concurrents.

D'ailleurs, pour donner un avant-goût du peu d'enthousiasme qu'il suscite, il suffit d'observer les ralliements opérés autour de Cédric Villani dans la dernière ligne droite de la désignation du candidat LaREM. Une tendance qui se poursuit encore, avec le flou entretenu par le mathématicien sur un soutien qu'il pourrait bien ne pas apporter à son collègue du palais Bourbon.

Des inimitiés qui peuvent plomber

Aucun doute, les récentes révélations du Point sur les propos tenus par le député de Paris sur ses camarades Marcheurs ne sont pas de nature à venir détendre une atmosphère déjà bien agitée. "Abrutis", "fils de p...", "no comment", les indiscrétions de l'ancien lieutenant d'Emmanuel Macron sont venues ajouter de la tension à la crispation ambiante dans le parti.

Et pourtant, celui-ci a désormais tout intérêt à réussir le rassemblement au sein de son propre camp pour faire face à une Anne Hidalgo de nouveau en ballottage favorable auprès de l'opinion.

Autant dire que les prochaines semaines s'annoncent décisives pour l'ancien soutien de Dominique Strauss-Kahn qui est souvent désigné dans la presse comme le bad boy de la macronie.

Les suites de sa rencontre à venir avec son ancien challenger Cédric Villani devraient, à cet effet, être scrutées à la loupe, car elles donneront assurément le ton de la campagne de la République en Marche. Division ou réconciliation, difficile pour l'heure de dire sur quel fond se jouera la bataille finale, alors que les inimitiés semblent tout de même prononcées.

A Paris, un lancement timide pour Griveaux

Pour le reste, Benjamin Griveaux a tenu, ce jeudi 18 juillet, son premier meeting de campagne pour les municipales de 2020 dans un théâtre de la capitale. L’occasion pour lui de tenter de remobiliser les troupes, avec l’espoir de réussir à insuffler une toute nouvelle dynamique dans un début de campagne quelque peu poussif. Loin de l'image clivante qu'il renvoie en apparence, le Parisien de 41 ans a ainsi fait valoir ses idées et son projet pour rendre à la ville Lumière ses lettres de noblesse un peu oubliées sous le mandat de la maire socialiste sortante.

Mais avec des soutiens qui traînent des pieds pour s'aligner, il faut avouer que les choses prendront du temps pour se mettre convenablement en route.

Le risque étant bien sûr que la formation du chef de l'Etat se retrouve engluée dans les mêmes difficultés que la droite dont les querelles de pouvoir avaient durablement porté Bertrand Delanoe et la gauche aux affaires à Paris. Un scénario catastrophe que certains responsables politiques de La République en Marche ont encore à l'esprit, et face auquel ils appellent à un véritable sursaut de solidarité.