Ce lundi 25 novembre, Edouard Philippe a dévoilé les arbitrages rendus par l'exécutif sur le Grenelle tenu autour de la question des violences faites aux femmes dans le cadre conjugal. De la prise en compte de l'emprise dans les codes pénal et civil à la prise en charge des auteurs de violences, une quarantaine de mesures qui ont été mises sur la table par le Premier ministre. Ce dernier insistant sur la nécessité de vite corriger "des dysfonctionnements" dont il reconnaît qu'ils commencent juste à soulever les consciences.

Des chiffres assez accablants

Il faut dire que les chiffres de 220 000 victimes de violences au sein de leurs couples, rendus publics par l'Observatoire national des violences faites aux femmes, est sans appel. D'après les données officielles dévoilées jusqu'ici, pour la seule année 2018, elles sont 121 à avoir succombé dans le foyer conjugal contre 28 hommes dans le même cas de figure. Un bilan assez macabre qui, pour cette année, est déjà monté à 138 femmes tuées, selon le recensement initié sur sa page Facebook par le très actif collectif "Féminicides par compagnons ou ex".

D'ailleurs, depuis l'explosion du malaise, le gouvernement par la voix de la secrétaire d'Etat, Marlène Schiappa, avait commencé à avancer certaines mesures.

Au nombre de celles-ci, on comptait déjà l'impératif de "réquisitionner les armes à feu" d’un homme soupçonné de violence dès "la première plainte", avec en prime l'évaluation de la dangerosité du sujet à l'accueil des victimes. Au delà de ce dispositif présenté vendredi par le ministre de l’Intérieur, Edouard Philippe a annoncé lundi de nouveaux moyens pour les commissariats et les brigades.

Une plus grande considération pour les violences subies par les femmes

Ce sont donc 80 postes d'intervenants sociaux qui seront créés d'ici 2021, afin d'améliorer de façon significative l'accueil des femmes victimes. A noter que, selon Matignon, il s'agit d'une augmentation de 30% des effectifs pour renforcer les 271 agents actuellement mobilisés sur le terrain autour de la question.

La nouvelle devrait évidemment soulager tout comme la décision de faire fonctionner en permanence la plate-forme téléphonique 3919 "Violences femmes info", devenue un atout précieux dans le volet accompagnement des victimes.

Pour le reste, la soixantaine de recommandations des onze groupes de travail du Grenelle ont assez largement été suivis par le gouvernement. C'est notamment le cas avec la prise en compte dans les codes civil et pénal de la notion d'emprise, ou encore avec la création de l’incrimination du suicide forcé réclamée par de nombreuses associations d'aide aux victimes. A cela s'ajoute un durcissement du ton de l'exécutif qui marque sa fermeté vis-à-vis des violences psychologiques en entérinant la suspension de "l'autorité parentale" des pères violents.