Peut-on à nouveau contracter le Coronavirus (Covid-19) après avoir été déclaré(e) guéri(e) suite à une première exposition à la maladie ? C'est la question qui brûle ces derniers jours, alors que les scientifiques du monde entier poursuivent leurs réflexions, estimant pour beaucoup qu'il faudra du temps avant d'être réellement fixé. Par précaution, en France, le ministère de la Santé recommande aux personnes ayant pris le pas sur le virus de continuer à se conformer, comme les autres, aux différentes mesures barrières édictées.
Des zones d'ombres subsistent
A l'occasion d'une audition devant les sénateurs le 15 avril dernier, le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy avait lui-même admis une possible erreur de jugement. Dans un premier temps, les chercheurs tablaient sur le fait qu'être séropositif au Covid-19 équivaudrait à en être protégé, alors que désormais de nouveaux éléments suggèrent l'existence d'un réservoir pour le virus. Concrètement, cela signifie que sous certaines conditions, qui restent à déterminer, la charge virale de la maladie pourrait bien être réactivée.
Pour l'homme qui conseille Emmanuel Macron dans cette crise, pas de moyen de dire avec certitude que "le fait d'avoir des anticorps est un élément absolu de protection".
Un début d'études menées en Chine et dévoilé ce mois, laisse certes penser qu'on est immunisé puisque l'essentiel de l'échantillon de patients guéris ont développé des anticorps neutralisants, mais des doutes subsistent. D'autant plus qu'en Corée du Sud, on rapporte des cas de malades guéris qui ont l'objet d'un nouveau contrôle positif après tout juste quelques jours.
L'immunité, une variable importante pour le déconfinement en France
En France, la question s'est même depuis muée en véritable casse-tête pour le gouvernement dans l'optique d'un déconfinement au 11 mai prochain. Olivier Véran assure toutefois se tenir prêt pour une vaste campagne de tests sérologiques qui mesurera l'impact de l'épidémie par la détection des anticorps chez les sujets testés.
Mais là encore, certaines interrogations subsistent selon le ministre de la Santé, puisqu'on ne sait pas encore dire à quel moment apparaissent les anticorps ou s'ils sont produits en quantité suffisante.
Les réponses sont pourtant vitales avec l'objectif d'arriver à une immunité collective, phénomène traduit par les scientifiques comme le moment où la pandémie s'efface d'elle-même. Pour cela, il faudrait que 70% de la population ait été confrontée au virus, alors que l'Institut Pasteur estime que juste 5,7% des Français auront été contaminés à la date prévue de déconfinement. Un taux de personnes exposées à la maladie qui reste beaucoup trop faible, laissant déjà présager aux autorités sanitaires une nouvelle vague massive de l'épidémie.