Le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, a une nouvelle fois mis en doute la santé mentale de son homologue français, Emmanuel Macron, lors de son discours télévisé dans la ville de Malatya en Anatolie. La réponse de Paris fut sans équivoque, en rappelant son ambassadeur d’Ankara. Une décision qui ajoute encore plus des tensions entre les deux pays.
Des propos grossiers à l’encontre d’Emmanuel Macron
Déjà le 19 novembre 2019, Recep Tayyip Erdogan, le président turc, a émis des propos mettant en cause la santé mentale du président français. À cette époque, il a répondu aux déclarations d’Emmanuel Macron sur "la mort cérébrale de l’OTAN", que ce dernier devait d’abord "examiner sa propre mort cérébrale".
Le contexte est un peu différent cette fois-ci. Tout a commencé, il y a deux semaines, par les propos du président français concernant le « séparatisme islamiste », qui consiste à structurer l’islam en France. Des affirmations que Recep Tayyip Erdogan juge comme de la provocation. Ainsi, lors de son récent discours, il a rétorqué: "Tout ce qu'on peut dire d'un chef d'État qui traite des millions de membres de communautés religieuses différentes de cette manière, c'est : allez d'abord faire des examens de santé mentale".
Rappel d’un ambassadeur pour consultation : pas pour la première fois
L’Élysée, ainsi que l’Union européenne, ont décrit "l'outrance et la grossièreté" d'Ankara. Le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borell, a demandé à Ankara de « cesser cette spirale de confrontation ».
Emmanuel Macron décide, quant à lui, de rappeler immédiatement son ambassadeur en Turquie pour une consultation. Cette décision a été adoptée, non seulement à cause des propos insultants, mais aussi du manque de soutien de la part du président turc à la suite de l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine. Une première fois dans toute l’histoire des relations diplomatiques entre les deux pays.
Pour l’entourage du président français, il s’agit d’un signal très fort.
Un rappel d’un ambassadeur de France pour consultation s’était déjà passé en février 2019. En ce moment-là, le gouvernement français protestait contre une entrevue entre le vice-premier ministre italien, Luigi di Maio, et les « gilets jaunes ».
Des suites de tensions entre la France et la Turquie
Paris et Ankara étaient déjà, depuis longtemps, en froid à cause d’autres évènements avant ces propos grossiers et ce rappel d’ambassadeur. Pour commencer, il y avait l’assassinat de Samuel Paty, un enseignant, par un islamiste à Conflans-Sainte-Honorine. Le gouvernement français décide alors de renforcer ses initiatives contre l’islam politique et veut présenter un projet de loi sur le sujet. Un programme qui a attisé la colère du président turc.
En outre, ce jeudi 22 octobre, Emmanuel Macron a annoncé, lors de son discours à Sorbonne, sa volonté de défendre les caricatures du prophète Mahomet. Depuis, les Turcs appellent au boycott des produits français.
Les relations entre la France et la Turquie n’ont jamais été aussi tendues. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a émis des propos peu respectueux envers son homologue français, Emmanuel Macron. Ce dernier, en réaction, a décidé de rappeler vertement son ambassadeur d’Ankara, pour consultation.