Le support CD est en crise depuis plusieurs années maintenant. Cela concerne en premier lieu la musique, mais pas seulement. Impactés par la vente en ligne de jeux dématérialisés sur les différents stores accessibles depuis la dernière génération de consoles de salon (Switch, Xbox One, Playstation), les entreprises attachées au commerce du Jeux vidéo patinent. Sans bouger de chez eux, les joueurs du monde entier peuvent profiter d'un catalogue complet et de tarifs concurrentiels. L'expertise du vendeur ne semble plus suffisante à faire déplacer les potentiels clients et les boutiques repensent peu à peu leur mode de fonctionnement.
C'est le cas de la plus célèbre d'entre elle, Micromania, qui mise désormais sur les produits dérivés.
Des peluches à la place des jaquettes
Vendredi dernier, boutique Micromania à Paris La Défense. Des jeux et des consoles il y en a encore. Moins, beaucoup moins qu'avant. Désormais nettement coupée en deux, le magasin à l'image de tout ceux de la chaîne leader sur le jeu vidéo, a fait peau neuve. Dans les rayons, les figurines, les mugs, les boîtes mystères ont pris la place des jaquettes de jeux colorées Playstation ou Xbox. La file d'attente à la caisse donne également à voir l'ampleur de ce changement drastique. Dans les bras des clients très peu de jeux ou de consoles mais une multitude d'objets dérivés des franchises Mario, Star Wars, Marvel ou Pokemon.
Ces goodies bien que liés à l'univers du jeu virtuel témoignent de par l'explosion de leur nombre de la profonde modification des habitudes de consommation de ce secteur si particulier. Sans être un mal pour un bien, cette évolution qui brusque parfois les puristes a le mérite de permettre à l'enseigne de poursuivre plus sereinement ses activités, de survivre ni plus ni moins.
Micromania : Fusionner pour ne pas mourir
Cette mue est dû à la volonté de la direction de l'entreprise de fusionner avec un secteur en vogue sans pour autant dénaturer son fonds de commerce. Annoncé jeudi dernier (le 19 octobre), l'accord signé entre Micromania et le spécialiste du produit dérivé Zing, n'aura donc pas tardé à se matérialiser.
Les chiffres des recettes encourageants générés par le marché pop-culture outre-atlantique (11 milliards de dollars l'année passée), ont résonné comme une évidence pour les dirigeants de la firme fondée en 1984. Le profil des vendeurs devrait également être légèrement modifié dans les prochains mois puisque la nouvelle entreprise ne souhaite plus se limiter aux passionnés du jeu vidéo. Ainsi, un test de culture pop de 60 questions sera proposé aux prochains candidats qui devront alors faire montre de polyvalence. Au delà d'une opération de sauvetage cette fusion Micomania - Zing est à l'image d'une sensible évolution du profil et des goûts du consommateur. Un coup de poker peut-être pas si risqué que cela et qui sent bon le coup de génie.