Le numérique, c’est le nerf de la guerre. Et pas seulement pour les grandes entreprises : 42% des Français recherchent désormais leurs artisans sur Internet, selon un sondage Quotatis-BVA. Etre présent sur le Web est devenu une obligation, même pour les TPE et les PME tricolores, largement à la traine sur bon nombre de leurs homologues européennes. Pas de panique : pour les accompagner, de nouveaux services typiquement français se développent, avec pour avantage une connaissance fine des territoires et une meilleure transparence.

Vers un numérique inclusif

Nous devons définir les règles de vie d’une nouvelle société, où le numérique serait installé durablement et pour le meilleur, si on donne les règles pour éviter le pire ! » professait Mounir Mahjoubi à l’Assemblée nationale, le 6 juin dernier. Le jeune secrétaire d’État au Numérique appelle en effet à un numérique plus démocratique, dans lequel chacun aura sa place : des citoyens aux entreprises. « Nous devons aider chacun à gagner en autonomie et à profiter des opportunités qu’offre le numérique. Aider chacun en étant à ses côtés ou en l’orientant vers des ateliers de formation pour acquérir les fondamentaux ou monter en compétences numériques. »

L’idée ? Que le numérique soit plus inclusif dans toutes ses composantes, et non plus seulement adressé à un public agile et favorisé.

Car malgré les progrès de ces dernières années, les barrières demeurent : ainsi, 12% des Français ne se connectent jamais à internet et 20% des internautes ne se sentent pas à l’aise pour l’utiliser, selon le Rapport pour un Numérique inclusif du gouvernement. En ce qui concerne les démarches administratives et fiscales, 40% des Français se disent inquiets à l’idée de les réaliser en ligne.

Ils sont 52 % à estimer ne pas profiter assez des opportunités offertes par les technologies dans leur vie quotidienne. Une « fracture numérique » perdure donc, qu’il convient de résorber en sensibilisant, d’une part, particuliers et professionnels aux intérêts du numérique, en les accompagnant d’autre part dans leur prise en main de cet outil.

Allier maillage territorial et numérisation des entreprises

Pour relever ce défi, Mounir Mahjoubi propose d’envisager une solidarité numérique : « La clé de la réussite est celle de la collaboration et de la mutualisation entre collectivités, État, associations, entreprises privées », explique le rapport. Dont acte. Les divers maillons de la chaîne étatique (du ministère aux Direccte) se sont déjà mis en branle pour faire aboutir cette vision. Parallèlement, les acteurs privés n’hésitent pas à saisir les opportunités offertes par ce contexte favorable. Ainsi, Eric Boustouller, directeur général de SoLocal a défendu une vision analogue à celle de Mounir Mahjoubi. Le patron du groupe de communication locale digitale, qui possède PagesJaunes et Mappy, souhaite « devenir le partenaire local des entreprises » PME ou TPE autant qu’« enseignes à réseaux » comme « Carrefour, Darty ou France Parebrise ».

L’objectif ? Renforcer la numérisation du tissu économique français. Il est vrai que la France subit en ce sens un déficit important. Le Web, majoritairement américain, est peu ou pas adapté aux artisans de quartier ou aux antennes locales de grands groupes. D’où l’idée de territorialiser le numérique. Cette démarche passe par les services historiques du groupe, Mappy (pour la géolocalisation et la recherche en mobilité), PagesJaunes (pour le référencement local) permettant à près de 500 000 clients de bénéficier d’une offre de visibilité sur les moteurs de recherche et les réseaux sociaux. Ce faisant, le groupe rejoint le souhait du secrétaire d’État Mounir Mahjoubi de voir émerger des règles de société plus vertueuses. Un exemple d’alignement entre volonté publique et privée.