La nouvelle, tenue secrète depuis l'an dernier, a été révélée par le journal anglais The Guardian, ce vendredi 18 décembre, et nous fait espérer l'existence d'une vie extraterrestre. Un signal radio dont l'origine reste pour le moment inconnue, aurait été détecté durant 30h d'observation entre avril et mai 2019, par le radiotélescope de l'observatoire Parkes en Australie. Ce dernier était alors braqué en direction de l'étoile Proxima Centauri, alias Proxima du Centaure, la plus proche voisine de notre Système solaire – malgré tout située à 4,2 années-lumière de la Terre !
Ces mesures ont été effectuées par "Breakthrough Listen", un volet du projet SETI ("Search For Extra-Terrestrial Intelligence") qui vise à capter des signaux émis par des civilisations extraterrestres, en surveillant 1 million d'étoiles de notre galaxie. Un programme financé à hauteur de 100 millions de dollars (92 millions d'euros), sur 10 ans, par le milliardaire israélienne et russe Yuri Milner.
Un possible signal extraterrestre
Si la détection de signaux radios, d'origine naturelle ou en provenance de technologies humaines, est monnaie courante pour ces scientifiques, les propriétés inhabituelles de ce récent phénomène les ont intrigués.
Émettant sur des fréquences proches les unes des autres (autour de 980 megahertz), la possibilité d'une source naturelle semble écartée, tout du moins dans l'état actuel de nos connaissances.
L'explication la plus probable serait alors une interférence provoquée par une technologie humaine. Toutefois, le "décalage de fréquence" mesuré semble indiquer que la source du signal est en mouvement et elle correspond à ce que l'on pourrait attendre de la trajectoire d'une exoplanète (les planètes en dehors de notre Système solaire) !
Nommé "effet Doppler", ce phénomène est également perceptible sur Terre. C'est ce qui fait, par exemple, que le son d'une ambulance change de tonalité en s'éloignant ou en se rapprochant.
Des aliens sur une des planètes de Proxima du Centaure ?
Le fait que Proxima du Centaure, astre de type "naine rouge", soit entourée au minimum d'1 ou 2 planètes (Proxima Centauri b et c) alimente également les fantasmes.
D'autant plus que la première, découverte en 2016, présenterait une taille et une masse comparables à la Terre, et serait située dans la "zone habitable" de son étoile ; c'est-à-dire à une distance idéale pour que de l'eau puisse s'y trouver à l'état liquide. Or, celle-ci est un élément indispensable à la vie, telle que nous la connaissons.
Toutefois, l'exoplanète pourrait recevoir de grosses quantités de radiations, en provenance de son Soleil. De plus, elle présenterait toujours la même face à Proxima Centauri, avec pour conséquences des températures très élevées sur son côté éclairé, et très basses sur son côté sombre. Des conditions qui pourraient générer de fortes tempêtes et être hostiles à des formes de vie évoluées, selon l'astrobiologiste Lewis Dartnell.
La piste d'une technologie humaine, plus probable
À ces doutes sur l'habitabilité de Proxima Centauri b, s'ajoute la probabilité infime de trouver des êtres intelligents sur la planète la plus proche du Système solaire, utilisant le même type de communications que les humains, et qui plus est, à la même époque. Une coïncidence peu probable, au vu des centaines de millions d'exoplanètes peuplant notre galaxie, et des grandes différences d'âge entre chaque étoile, dans l'univers.
Interviewé par le magazine Futura, Franck Marchis, un astronome français membre du SETI, se demande également pourquoi le signal n'a "été détecté qu'une seule fois sur 30h en avril et mai", et penche donc pour une "explication plus terre-à-terre".
Quoi qu'il en soit, ce phénomène non identifié est déjà perçu par les scientifiques comme "le premier candidat sérieux depuis le Signal Wow!" ; un mystérieux signal radio découvert en 1977, et toujours inexpliqué à ce jour. Il a d'ailleurs été baptisé "BLC-1", qui signifie "Breakthrough Listen Candidate 1". La preuve que le projet SETI prend ce nouveau signal très au sérieux...