À l'époque, il avait rendu perplexes les astronomes du monde entier. L'objet qu'on surnomme 'Oumuamua, ayant traversé puis quitté le système solaire en 2017, n'a toujours pas été identifié. Pourrait-il s'agir d'un appareil extraterrestre ? La théorie semble incroyable mais persiste.

C'est ce que pense en tout cas le scientifique de renom Avi Loeb, directeur du département d'astronomie de l'Université de Harvard, qui rappelle ce jeudi 28 janvier, dans son nouveau livre "Le Premier Signe d'une vie intelligente extraterrestre", que toutes les théories ayant tenté d'expliquer le phénomène par des causes naturelles ont échoué.

Les caractéristiques étranges de Oumuamua en feraient, en effet, un parfait candidat pour un vaisseau alien. Explications.

Une observation pas immédiatement reliée aux extraterrestres

Détecté pour la première fois le 19 octobre 2017, par l'observatoire astronomique du Haleakalā à Hawaï, l'astre a d'abord été catégorisé comme étant une comète, puis un astéroïde, originaire de notre système solaire. Il faut dire que sa trajectoire et sa position, à "seulement" 30 millions de kilomètres de la Terre - soit 5 fois plus près de nous que le Soleil - pouvait en effet correspondre, aux premiers abords, à celle d'un tel objet.

Toutefois, après des analyses plus fines, il fut annoncé le 6 novembre que Oumuamua ne pouvait provenir que de l'extérieur de notre système solaire, c'est-à-dire de beaucoup plus loin que les réservoirs de comètes encerclant nos 8 planètes.

Il est ainsi officiellement devenu le premier corps d'origine "interstellaire" de l'histoire de l'astronomie - d'où son surnom, signifiant "messager" ou "éclaireur" en langue hawaïenne. Restait désormais à déterminer sa nature...

La thèse extraterrestre de 'Oumuamua, défendue par Avi Loeb

Comme le rapporte le média Futura dans un nouvel article, l'astrophysicien Avi Loeb, président du département d'astronomie à Harvard, aux États-Unis, fait partie des plus fervents défenseurs de l'hypothèse d'un appareil alien.

En plus de 3 ans, toutes les théories ont été avancées, mais aucune des caractéristiques de l'objet ne semble correspondre à celles d'un élément naturel connu de notre univers (comète, astéroïde, planète naine...). Ce qui a amené une poignée d'astronomes comme Loeb à penser que cet astre, figurant parmi les Inclassables, ne pouvait être qu'un corps artificiel.

Autrement dit, une technologie extraterrestre. « Personnellement, je suis convaincu que Oumuamua est la preuve qu'il existe ou qu'il a existé des civilisations sensibles autres que la nôtre, ailleurs dans l'Univers », commente-t-il selon la rubrique Futura Science. Une théorie qu'il aimerait voir soutenue par davantage de scientifiques, encore frileux à ce sujet.

Des données étonnantes, qui pourraient correspondre à une sonde extraterrestre

Plusieurs caractéristiques étranges de Oumuamua viennent appuyer l'idée d'une sonde, ou même d'un vaisseau extraterrestre. Bien que l'on ne possède aucune image nette de l'astre, parmi les données reçues durant les 11 jours d'observation, les astronomes ont déterminé que le corps céleste était anormalement plat et étiré, avec une forme de "cigare" ou de disque.

Sa forte luminosité, sa trajectoire et ses variations de vitesse ont également intrigué. En effet, l'objet "ne s'est pas comporté comme prévu", vis-à-vis de la gravité exercée par le Soleil. Compte tenu de sa déviation et de son accélération subite, on aurait dû constater une perte de l'ordre d'un dixième de sa masse, dans le cas d'un astéroïde ou d'une comète. Pourtant, aucune éjection de gaz, d'eau ou de poussière n'a été détectée à proximité. Comment l'expliquer, alors ?

Avi Loeb a sa propre idée sur la question. « Oumuamua ne ressemble tellement à rien d'autre de ce que nous connaissons dans l'Univers qu'il doit avoir été conçu, construit et lancé par une intelligence extraterrestre. Peut-être un voile flottant dans l'espace. Une bouée de communication. Ou un débris abandonné par une civilisation autre que la nôtre », avance-t-il. Une chose est sûre : cette curiosité venue d'une étoile lointaine n'a pas fini de faire parler d'elle.